Sonate pour violon et piano no 1 de Roussel

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Sonate pour violon et piano no 1
op. 11 (L 12)
Genre Sonate
Nb. de mouvements 3
Musique Albert Roussel
Effectif violon et piano
Durée approximative 31 min
Dates de composition 1907-1908
Dédicataire Vincent d'Indy
Création
Paris, salle Gaveau
Salon d'Automne
Interprètes Armand Parent (violon) et Marthe Dron (piano)
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La Sonate pour violon et piano no 1, op. 11, en mineur, est une sonate pour violon et piano d'Albert Roussel composée en 1907-1908.

Présentation

La Sonate pour violon et piano no 1 est composée entre août 1907 et août 1908. Elle est dédiée à Vincent d'Indy[1].

L’œuvre est créée à Paris, au salon d'Automne, le , par Armand Parent au violon et Marthe Dron au piano[1],[2]. La partition est publiée en 1909 par Rouart-Lerolle[1]. Roussel révise sa sonate en 1931 pour une seconde édition, chez Salabert[1].

Structure

La Sonate est de forme cyclique et en trois mouvements[3],[4] :

  1. Lent (noire = 58), à 4/4Très animé (blanche = 112), à 2/2 ;
  2. Assez animé (noire = 116), à
     ;
  3. Très animé (noire = 144), à
    +
    .

Analyse

Michel Dimitri Calvocoressi relève que « le biographe de Roussel, Louis Vuillemin, souligne à juste titre que malgré sa structure un peu scolastique, cette sonate est de la musique vivante et significative, dans laquelle la véritable individualité s'exprime, même si elle ne le fait pas avec une parfaite liberté[4] ».

Le premier mouvement de la Sonate pour violon et piano no 1 est un allegro de forme sonate qui s'ouvre sur une introduction lente dans laquelle le thème cyclique apparaît[4]. Dans l'introduction, Damien Top remarque le pianisme qui rappelle celui des Rustiques[5]. Le thème du Très animé qui suit est en mineur, puis vient un second thème au ton relatif, fa majeur. Top note « quelques formules [qui] lorgnent vers l'exotisme[5] ». Le deuxième thème reparaît avant que le premier ne vienne clore le mouvement[5].

Le deuxième mouvement est un scherzo au sein duquel une partie lente prend la place du trio habituellement dévolu au genre[4]. Pour Damien Top, ce mouvement médian « présente une tentative plus personnelle de fusion structurelle : un scherzo à l'arachnéenne texture enchâsse un lied à trois sections au cours duquel le violon se charge d'exprimer la densité émotionnelle[5] ».

Le troisième et denier mouvement est un « finale brillant et efficace [...] en forme de rondo-sonate[4] ». Harry Halbreich relève que le thème, en majeur, est « plein de fraîcheur et d'esprit [... et] annonce celui du Finale de la Deuxième Sonate par son rythme capricieux et complexe (5/4 + 4/4)[6] ». Pour Damien Top, « ses rebonds rythmiques débordent de l'impulsive vitalité qui imprégnait l'op. 6[5] ».

Dans l'ensemble, Halbreich juge dans la partition « une discrépance réelle entre les idées, personnelles et intéressantes, et leur mise en œuvre, obéissant à des critères qui ne correspondent pas à la personnalité de l'auteur. Roussel ne retombera plus jamais dans pareille erreur[6] ».

Damien Top, pour qui l'œuvre « piaffe et bouillonne sous son apparence de scholiste policée[5] », cite en appui le jugement de Vincent d'Indy, dédicataire de la partition, dans une lettre datée du  : « Ce que j'aime là-dedans, c'est la verve mélodique et le charme très prenant de certains tours (il n'y a pas à dire, il n'y a que le mélos pour parler au cœur[5] ».

Pour la pianiste Blanche Selva, dans une lettre adressée aux Castéra datée du , « cette Sonate piano et violon est une belle chose, une œuvre enfin, forte, franche, saine, pleine de joie et de vie, écrite avec maîtrise. Elle est digne de la Sonate de Magnard et c'est tout dire. Elle est même plus homogène et mieux écrite que celle-ci. Le Maître est enchanté et moi aussi [...] Voilà Roussel sur la bonne voie, d'influence debussyste ou ravellique point ; c'est un Roussel dégagé [...], il y a dans cette Sonate une joie que le Trio ne connaissait pas, et une maîtrise que les œuvres précédentes ont amenée, peu à peu. Il y a un chic final, bien Roussel[7] ».

La durée moyenne d'exécution de la Sonate pour violon et piano no 1 est de trente et une minutes environ[6].

Le morceau porte le numéro d'opus 11 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le numéro L 12[3].

Discographie

Notes et références

  1. a b c et d Labelle 1992, p. 20.
  2. Top 2016, p. 41.
  3. a et b Labelle 1992, p. 19.
  4. a b c d et e Calvocoressi et Mason 1999, p. 1245.
  5. a b c d e f et g Top 2016, p. 40.
  6. a b et c Halbreich 1989, p. 746.
  7. Top 2016, p. 40-41.

Bibliographie

  • Michel Dimitri Calvocoressi et Colin Mason, « Roussel, Albert », dans Walter Willson Cobbett (dir.), Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre, vol. II : K–Z, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 2-221-07848-9), p. 1244–1247.
  • Harry Halbreich, « Albert Roussel », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN 2-213-02403-0), p. 745–749.
  • Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.
  • Hélène Pierrakos, « Catalogue des œuvres », dans École normale de musique de Paris, Jean Austin (dir.), Albert Roussel, Paris, Actes Sud, , 125 p. (ISBN 2-86943-102-3), p. 46–95.
  • Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 53), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-062-0).

Liens externes

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