Njideka Akunyili Crosby

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Njideka Akunyili Crosby
Fonction
Résidence artistique
-
Biographie
Naissance
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EnuguVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
nigériane
américaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Domiciles
Los Angeles, Enugu, PhiladelphieVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Artiste visuelle, peintreVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Représentée par
Galerie Victoria MiroVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
(en) www.njidekaakunyili.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Prix MacArthur ()Voir et modifier les données sur Wikidata

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Njideka Akunyili Crosby, née en 1983, est une artiste plasticienne nigériane travaillant à Los Angeles, en Californie. Son inspiration associe les souvenirs de son pays natal, sa famille, son parcours personnel et l’influence américaine. La plupart de ses œuvres sont exposées aux États-Unis. Le public français doit attendre 2021 pour pouvoir voir ses toiles.

Biographie

Enfance et études

Njideka Akunyili naît en 1983 et grandit à Enugu, au Nigeria[1],[2]. Elle est d'origine Igbo. Issue d’une fratrie de six frères et sœurs[2], son père d'Akunyili Crosby est chirurgien et sa mère, Dora Akunyili, est une professeure de pharmacologie à l'Université du Nigeria qui s'investit à partir de 2001 dans la lutte contre la contrefaçon de médicaments[2]. Sa famille déménage à Lagos quand elle a dix ans[2].

À l'âge de 16 ans, en 1999, elle quitte la maison familiale avec sa sœur, Ijeoma, et gagne les États-Unis pour ses études[3]. Elle étudie pour son SAT Reasoning Test et suit des cours d'histoire américaine avant de retourner au Nigeria pour servir durant une année de service national. À la suite de ce service, elle retourne aux États-Unis, à Philadelphie. Après des études en biologie et médecine, elle opte pour des études artistiques. Elle sort diplômée de l'académie des Arts de Pennsylvanie, puis, en 2011, de l'École des beaux-arts de l'Université Yale[2],[4],[5],[3].

Carrière artistique

Elle est sélectionnée comme artiste en résidence au Studio Museum in Harlem, connu pour promouvoir et soutenir les artistes africains émergents. Au cours de cette résidence, elle rencontre une artiste qui devient son mentor, Wangechi Mutu, basée à New York. Elle passe l'année de sa résidence à expérimenter des approches créatives associant le dessin, la peinture figurative, les études en art contemporain et postcolonial, l'histoire de l'ère post-coloniale et des études diasporiques[2],[4].

Elle noue des amitiés et échange des œuvres avec d'autres artistes tels que Wangechi Mutu et Kehinde Wiley[2].

En 2015, Jamillah James, ancien conservateur du Studio Museum in Harlem, devenu conservateur adjoint du Musée Hammer de Los Angeles, organise la première exposition personnelle d'Akunyili Crosby au sein de ce Musée Hammer. La même année, Jamillah James organise une autre exposition des œuvres d'Akunyili Crosby à Art and Practice à Los Angeles[4]. En 2016, une autre exposition personnelle des œuvres d'Akunyili Crosby a lieu au Norton Museum of Art à West Palm Beach, en Floride. En 2017, elle reçoit le prix Genius de la Fondation MacArthur[6].

En 2018, Akunyili Crosby conçoit une fresque murale qui enveloppe le Musée d'Art contemporain de Los Angeles. Cette œuvre est caractéristique de sa façon de combiner la peinture avec le collage, l'estampe et le dessin pour créer des scènes complexes et superposées. Elle est la deuxième artiste à créer une œuvre murale pour ce site[7].

Vie privée

Njideka Akunyili perd ses deux parents prématurément. Dora Akunyili décède en Inde, en , d'un cancer de l'utérus[8]. Ce deuil lui inspire les tableaux Mama, Mummy and Mamma en 2014[9] et Mother and Child en 2016[10]. Son père est tué dans un attentat, le , alors qu'il rentre d'Enugu ou il avait assisté à une cérémonie en l'honneur de son épouse décédée[11]. Le gouvernement nigérian attribue son décès à l'organisation autonomiste Indigenous People of Biafra (en) qui aurait décidé de perturber les élections avec l'aide de puissances étrangères[12].

Njideka Akunyili épouse le compositeur de musique de film[13] texan Justin Crosby en 2009[2]. Son père a du mal a accepter ce mariage mixte[2]. Son fils, Jideora, naît en 2016.

Positionnement sur le marché de l'art

Akunyili Crosby est représentée par la Victoria Miro Gallery à partir de 2016[4] et, depuis 2018, par la David Zwirner Gallery[14],[15].

En 2016, la demande pour les œuvres d'Akunyili Crosby, qu'elle produit lentement, fait grimper les prix de ses œuvres[14]. Elle est l'une des artistes présentées dans le documentaire The Price of Everything de Nathaniel Kahn en 2018, où elle décrit sa carrière et son attitude envers le marché de l’art[16], et qui aboutit à la vente d’une de ses toiles, Drown, aux enchères, par Sotheby's, en pour 900 000 $. En , une autre de ses œuvres, intitulée The Beautyful Ones, est vendue à un collectionneur privé pour 3 millions de dollars par Christie's, à Londres[17],[18].

Influences

Elle cite des influences diverses dont les peintres classiques et contemporains Édouard Vuillard et Chris Ofili , ou l'œuvre de Kerry James Marshall (en)[4],[2]. L'artiste Wangechi Mutu l'a amené à utiliser plusieurs images pour en créer une autre. Elle a été influencée par l'écrivain Chinua Achebe, dont l'accent sur la manière d’amender la langue anglaise pour l'adapter à sa culture est interprété à travers ses œuvres[19]. Des photographes, tels que J.D 'Okhai Ojeikere et Malick Sidibé, ont aussi influencés son travail[20].

Processus de création

Elle représentent souvent des scènes d'intérieur et des instants banals de la vie domestique[3]. Elle utilise pour cela des photos qu'elle a prise elle-même au Nigeria, ainsi que des photos de famille et des pages de magazines populaires nigérians[20], qui forment des motifs kaléidoscopiques qui couvrent le sols et les murs[3]. Elle les colle, les superpose, leur associe des dessins et des éléments peints, créant un tissu d'images[21],[22]. Ses principaux médiums sont le collage, le transfert de photos, la peinture acrylique, le fusain, le tissu et les crayons de couleur. Outre sa forte influence nigériane, son style est également issu de la culture pop, de l'expérience personnelle et du milieu universitaire occidental. Cependant, son œuvre ne peut être qualifiée ni d'américaine ni de nigériane, mais plutôt d'autobiographique, basée sur son « personnage qui ne rentre pas dans une boîte »[21],[23] et qui sonde sa propre histoire[3].

Expositions (sélection)

La plupart des expositions la concernant se sont tenues aux États-Unis :

Au printemps 2021, ses toiles sont exposées pour la première fois au Musée d'Art Moderne de Paris, aux côtés de celles de 16 autres artistes afro-descendantes, dont la sud-africaine Lebohang Kganye, la sculptrice Gabrielle Goliath, la peintre Kudzanai-Violet Hwami, ou la sculptrice et céramiste Reinata Sadimba[33].

Présence en collections (sélection)

Ses toiles sont principalement exposées dans les musées de sa patrie d'adoption tels que le musée d'art Nasher de l'Université Duke[34], la galerie d'art de l'Université Yale[35], le Musée d'art moderne de San Francisco[36],[37], le Whitney Museum of American Art[38] à Manhattan, l'Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie[39], le Studio Museum in Harlem[40], le Musée d'art du comté de Los Angeles[41], la galerie d'art Albright-Knox de Buffalo[42], le Musée d'art contemporain de Los Angeles[43] ou le Musée national d'art africain du Smithsonian à Washington D.C[44] et le Metropolitan Museum of Art (New-York)[45]. Elles sont également visibles sur le continent africain au Musée Zeitz d'art contemporain d'Afrique (Le Cap, Afrique du Sud)[46].

Prix et distinctions

Références

  1. Nicolas Michel, « Arts plastiques : la Nigériane Njideka Akunyili Crosby remporte le Prix Canson 2016 », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i et j (en) Diane Solway, « Nigerian Painter Njideka Akunyili Crosby Tells an Afropolitan Story in America », W Magazine,‎ (lire en ligne)
  3. a b c d et e Laure Adler et Camille Viéville, Les femmes artistes sont de plus en plus dangereuses, Flammarion, coll. « Les femmes qui », , 120 p. (ISBN 978-2-08-027932-3), p. 115
  4. a b c d et e (en) Ryan Steadman, « The Complicated Beauty of Njideka Akunyili Crosby », The Observer,‎ (lire en ligne)
  5. a et b Viviane Forson, « Njideka Akunyili Crosby, l'art de magnifier le papier », Le Point,‎ (lire en ligne)
  6. a et b (en) Karen Michel, « MacArthur 'Genius' Paints Nigerian Childhood Alongside Her American Present », NPR,‎ (lire en ligne)
  7. (en) « MOCA Mural: Njideka Akunyili Crosby », sur The Museum of Contemporary Art, Los Angeles (consulté le )
  8. (en) Ogala Emmanuel, « Dora Akunyili is dead », sur www.premiumtimesng.com, (consulté le )
  9. a et b (en) « Opener 30 Br Njideka Akunyili Crosby Predecessors », sur Tang Museum
  10. (en) « Njideka Akunyili Crosby | Mother and Child », sur The Metropolitan Museum of Art (consulté le )
  11. (en) Nicholas Ibekwe, « Gunmen kill Chike Akunyili, late Dora Akunyili’s husband », sur www.premiumtimesng.com (consulté le )
  12. (en) Ikechukwu Nnochiri, « IPOB killed Dr. Akunyili, 175 security agents, FG insists », sur Vanguard, (consulté le )
  13. « Justin Crosby | Bande originale, Équipe de supervision musicale, Bande-son », sur IMDb (consulté le )
  14. a et b (en) Henri Neuendorf, « David Zwirner Gallery Will Represent Market Darling Njideka Akunyili Crosby in Asia and the US », Artnet,‎ (lire en ligne)
  15. (en) Anny Shaw, « Are exotic islands and big bucks the way to an artist’s heart? », The Art Newspaper,‎ (lire en ligne)
  16. (en) Brent Lang, « Sundance: HBO Buys "Price of Everything" », Variety,‎ (lire en ligne)
  17. (en) « Njideka Akunyili Crosby Painting Sells for Record $3.1 Million at Christie’s, Nearly Three Times Her Previous High Mark », Culture Type,‎ (lire en ligne)
  18. Roxana Azimi, « Engouement pour les artistes afro-américains », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  19. a et b (en) Erica Ando, « Njideka Akunyili Crosby », Bomb Magazine,‎ (lire en ligne)
  20. a et b (en) Nathalie Zelt, « Picturing an Impossible American : Njideka Akunyili Crosby and Photographic Transfers in Portals », sur De Gruyter, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  21. a et b (en) Jean-Philippe Dedieu, « Njideka Akunyili Crosby's Intimate Universes », The New Yorker,‎ (lire en ligne)
  22. (en) « Art Star Njideka Akunyili Crosby's Language of Image-Making », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne)
  23. (en) « Studio Museum Awards 2015 Wein Artist Prize to Njideka Akunyili Crosby », Culture Type,‎ (lire en ligne)
  24. a b et c (en) « Njideka Akunyili Crosby Is the 2014 Winner of the Smithsonian American Art Museum’s James Dicke Contemporary Artist Prize », The Smithsonian,‎ (lire en ligne)
  25. (en) « Draped Down », sur Studio Museum in Harlem (consulté le )
  26. (en) « Portraits and Other Likenesses from SFMOMA », sur SFMOMA
  27. (en) « Artist Njideka Akunyili Crosby On Her Billboard Project, Before Now After May 27, 2016 », sur Whitney.org
  28. Brutvan 2016.
  29. (en) « Njideka Akunyili Crosby - », sur Contemporary Arts Center
  30. (en) « Front Room: Njideka Akunyili Crosby/Counterparts », sur Baltimore Museum of Art
  31. (en) « Side by Side », sur SFMOMA
  32. (en) Zoë Hopkins, « Njideka Akunyili Crosby Assembles Extended Family Trees », Frieze, no 240,‎ (ISSN 0962-0672, lire en ligne, consulté le )
  33. « Le musée d'Art moderne de Paris célèbre avec "The Power of my hands" les femmes artistes d’Afrique et de la diaspora », sur Franceinfo, (consulté le )
  34. (en) « Reality of My Surroundings: The Contemporary Collection - Nasher Museum of Art at Duke University », Nasher Museum of Art at Duke University
  35. (en) « The Rest of Her Remains », sur artgallery.yale.edu
  36. (en) « Njideka Akunyili Crosby, Janded, 2012 », sur SFMOMA
  37. (en) « Njideka Akunyili Crosby, Wedding Portrait, 2012 », sur SFMOMA
  38. (en) « Whitney Museum of American Art : Njideka Akunyili Crosby: Portals », sur collection.whitney.org
  39. (en) « I Always Face You, Even When it Seems Otherwise », sur PAFA - Pennsylvania Academy of the Fine Arts
  40. « Here in Harlem », sur Studio Museum in Harlem
  41. (en) « Bush Girl, I Still Face You, I See You In My Eyes », sur LACMA (Los Angeles County Museum of Art) Collections
  42. (en) « "The Beautyful Ones" Series #5 site= Albright-Knox »
  43. (en) « MOCA Mural : Njideka Akunyili Crosby », sur The Museum of Contemporary Art, Los Angeles
  44. (en) « Collection », sur Smithsonian National Museum of African Art
  45. (en) « Njideka Akunyili Crosby | Mother and Child », sur The Metropolitan Museum of Art (consulté le )
  46. (en) « Art », sur ZEITZ Museum of Contemporary Art Africa
  47. a b et c (en) Sophie Heawood, « The Nigerian artist who is exploding the myth of the authentic African experience », The Guardian (Nigeria),‎ (lire en ligne)
  48. (en) « Njideka Akunyili Crosby », sur Foreign Policy.com
  49. « Arts plastiques : la Nigériane Njideka Akunyili Crosby remporte le Prix Canson 2016 - Jeune Afrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  50. (en) « Who are the FT's Women of 2016? », The Financial Times,‎ <2017 (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • (en) Cheryl A. Brutvan, Njideka Akunyili Crosby: I refuse to be invisible [exhibition, Norton museum of art, West Palm Beach, Florida, January 28-April 24, 2016], Norton museum of art, (ISBN 978-0-943411-03-3, présentation en ligne)
  • Laure Adler et Camille Viéville, Les femmes artistes sont de plus en plus dangereuses, Flammarion, coll. « Les femmes qui », (ISBN 978-2-08-027932-3), p. 6, 115-116. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

  • (en) Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata
  • Ressources relatives aux beaux-artsVoir et modifier les données sur Wikidata :
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    • MutualArt
    • National Gallery of Art
    • Tate
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