Lemme de regroupement

En théorie des probabilités et en théorie de la mesure, le lemme de regroupement[1], également appelé lemme des coalitions[2] ou indépendance par paquets[3], est un résultat portant sur l'indépendance de variables aléatoires ou plus généralement de tribus.

Le lemme de regroupement est d'usage constant en probabilités. Citons quelques exemples :

Énoncé pour les variables aléatoires

Soit n 2 {\displaystyle n\geq 2} un entier, soient X 1 , , X n {\displaystyle X_{1},\ldots ,X_{n}} des variables aléatoires mutuellement indépendantes toutes définies sur un même espace de probabilité, soit k { 1 , , n 1 } {\displaystyle k\in \{1,\ldots ,n-1\}} et soient f : R k R {\displaystyle f:\mathbb {R} ^{k}\to \mathbb {R} } et g : R n k R {\displaystyle g:\mathbb {R} ^{n-k}\to \mathbb {R} } deux fonctions mesurables. Alors les variables aléatoires f ( X 1 , , X k ) {\displaystyle f(X_{1},\ldots ,X_{k})} et g ( X k + 1 , , X n ) {\displaystyle g(X_{k+1},\ldots ,X_{n})} sont indépendantes.

On a ici considéré deux « groupes » (ou « coalitions », ou « paquets ») ( X 1 , , X k ) {\displaystyle (X_{1},\ldots ,X_{k})} et ( X k + 1 , , X n ) {\displaystyle (X_{k+1},\ldots ,X_{n})} de variables aléatoires, d'où le nom lemme de regroupement (ou lemme des coalitions, ou indépendance par paquets).

Cela se généralise à un nombre quelconque de coalitions : par exemple si U , V , W , X , Y {\displaystyle U,V,W,X,Y} sont indépendantes, alors U sin V {\displaystyle U\sin V} , W 2 + X 3 {\displaystyle W^{2}+X^{3}} et ln ( Y 2 + 1 ) {\displaystyle \ln(Y^{2}+1)} sont indépendantes.

Un autre exemple notamment utile pour l'étude de sommes de variables aléatoires : si X 1 , , X n + 1 {\displaystyle X_{1},\ldots ,X_{n+1}} sont mutuellement indépendantes, alors X 1 + + X n {\displaystyle X_{1}+\cdots +X_{n}} et X n + 1 {\displaystyle X_{n+1}} sont indépendantes.

Énoncé pour les tribus

Soit n 2 {\displaystyle n\geq 2} un entier, soient T 1 , , T n {\displaystyle {\mathcal {T}}_{1},\ldots ,{\mathcal {T}}_{n}} des tribus mutuellement indépendantes toutes incluses dans une même tribu T {\displaystyle {\mathcal {T}}} et soit k { 1 , , n 1 } {\displaystyle k\in \{1,\ldots ,n-1\}} . Alors la tribu engendrée par T 1 , , T k {\displaystyle {\mathcal {T}}_{1},\ldots ,{\mathcal {T}}_{k}} et la tribu engendrée par T k + 1 , , T n {\displaystyle {\mathcal {T}}_{k+1},\ldots ,{\mathcal {T}}_{n}} sont indépendantes.

On peut généraliser cela : soit ( T j ) j J {\displaystyle ({\mathcal {T}}_{j})_{j\in J}} une famille de tribus mutuellement indépendantes toutes incluses dans une même tribu T {\displaystyle {\mathcal {T}}} et soit ( P i ) i I {\displaystyle (P_{i})_{i\in I}} une partition de J {\displaystyle J} . Posons, pour tout i I {\displaystyle i\in I} , B i {\displaystyle {\mathcal {B}}_{i}} la tribu engendrée par les T j {\displaystyle {\mathcal {T}}_{j}} pour j P i {\displaystyle j\in P_{i}} . Alors les B i {\displaystyle {\mathcal {B}}_{i}} pour i I {\displaystyle i\in I} sont mutuellement indépendantes.

Références

  1. Bernhard Elsner, Voyage au pays des probas : Cours et exercices corrigés, Ellipses, (ISBN 9782340054868)
  2. Walter Appel, Probabilités pour les non-probabilistes, H&K, (ISBN 978-2-35141-326-5)
  3. Francesco Caravenna, Paolo Dai Pra et Quentin Berger, Introduction aux probabilités : Modèles et applications, Dunod, (ISBN 9782100833689)
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