Jeffrey C. Alexander

Jeffrey C. Alexander
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (77 ans)
MilwaukeeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jeffrey C. AlexanderVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
américaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
SociologueVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Aaron Alexander-bloch (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Maîtres
Talcott Parsons, Neil Smelser, Robert N. Bellah, Leo LöwenthalVoir et modifier les données sur Wikidata
Directeurs de thèse
Talcott Parsons, Robert N. BellahVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Bourse GuggenheimVoir et modifier les données sur Wikidata

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Jeffrey Charles Alexander est un sociologue américain né le . Il est l'une des figures de proue de l'école de sociologie culturelle.

Biographie

Jeffrey C. Alexander est né le à Milwaukee, Wisconsin.[1]

Alexander a obtenu son Bachelor of Arts à l'Université Harvard en 1969 et son Doctorat en philosophie à l'Université de Californie à Berkeley en 1978.[1][2],[3] Il s'intéressait initialement à la sociologie marxiste et suivait les travaux de Fred Block ainsi que les débats dans le journal Socialist Revolution, mais a évolué vers un socialisme démocratique, puis une position libérale de gauche[3].

Plus tard, il a travaillé avec Neil Smelser, Robert N. Bellah et Leo Lowenthal. Tous faisaient partie de son comité de thèse, avec Bellah en tant que président, ancien étudiant de Talcott Parsons. La thèse d'Alexander, Theoretical Logic in Sociology, a été publiée en quatre volumes. Le volume 1 portait sur le Positivisme, présuppositions et controverses actuelles, le volume 2 sur Les antinomies de la pensée classique : Marx et Durkheim, le volume 3 sur La tentative classique de synthèse théorique : Max Weber, et le volume 4 avait pour sous-titre La reconstruction moderne de la pensée classique : Talcott Parsons. À l'époque, de nombreux théoriciens tentaient de raviver les idées de Parsons après une décennie de critiques, et l'ouvrage d'Alexander Theoretical Logic in Sociology faisait partie de cette renaissance.

Il travaille à l'université de Los Angeles à partir de 1974 avant de rejoindre l'université Yale en 2001 où il occupe la chaire Lillian Chavenson Saden de sociologie et est co-directeur du Centre de sociologie culturelle[4].

Alexander est l'auteur ou co-auteur de dix ouvrages[2]. Il a été l'un des éditeurs de la revue Sociological Theory (journal)[5], et il est actuellement co-éditeur du American Journal of Cultural Sociology[6].

Il a reçu des doctorats honorifiques de l'Université La Trobe, Melbourne et de l'University College Dublin, Irlande. En 2004, il a remporté le Clifford Geertz Award du meilleur article en sociologie culturelle et en 2008, le Mary Douglas Prize du meilleur livre en sociologie culturelle. Il a également reçu le Prix de la Théorie 2007 de la section de la théorie de l'American Sociological Association pour le meilleur article théorique. En 2009, il a reçu le prix de la Fondation Mattei Dogan en sociologie décerné par l'Association internationale de sociologie, remis tous les quatre ans pour récompenser des accomplissements de toute une vie à "un universitaire de très haut niveau dans la profession et de réputation internationale exceptionnelle"[7].

Parmi ses étudiants figurent Ronald Jacobs, Philip Smith[8], Isaac Reed[9], Matthew Norton[10] et Elizabeth Breese[11].

Travaux

Jeffrey C. Alexander a participé au renouveau de thèses fonctionnalistes et incarne le « programme fort » de la sociologie culturelle[12],[13].

Néofonctionnalisme

Dans le domaine de la sociologie, le néofonctionnalisme représente une renaissance de la pensée de Talcott Parsons par Jeffrey C. Alexander, qui identifie cinq tendances centrales dans le néofonctionnalisme :

  • créer une forme de fonctionnalisme multidimensionnelle incluant des niveaux d'analyse micro et macro ;
  • pousser le fonctionnalisme vers la gauche et rejeter l'optimisme de Parsons à propos de la modernité ;
  • défendre une orientation démocratique implicite dans l'analyse fonctionnaliste ;
  • incorporer une orientation conflictuelle, et
  • insister sur l'incertitude et la créativité interactionnelle.

Alors que Parsons considérait constamment les acteurs comme des concepts analytiques, Alexander définit l'action comme le mouvement de personnes concrètes, vivantes et respirantes, qui traversent le temps et l'espace. Il soutient en outre que toute action contient une dimension de libre arbitre, élargissant ainsi le fonctionnalisme pour inclure certaines des préoccupations de l'interactionnisme symbolique.

Sociologie culturelle

À partir de la fin des années 1980, le travail d'Alexander s'est orienté vers la sociologie culturelle.

Au cœur de ce tournant culturel se trouve un changement d'accent, passant d'une engagement avec le fonctionnalisme structurel parsonien vers une relecture des œuvres tardives d'Émile Durkheim, qui montrent un fort intérêt pour les systèmes culturels. L'œuvre clé de Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, est centrale dans la pensée d'Alexander, car elle analyse les moyens par lesquels les représentations collectives émergent et fonctionnent, ainsi que le rôle des rituels dans le maintien de la solidarité et la réaffirmation des normes et valeurs de la société.

Alexander reprend spécifiquement l'idée de Durkheim selon laquelle les processus religieux observés dans les sociétés tribales sont tout aussi pertinents dans les sociétés modernes. Même si les sociétés modernes se considèrent comme rationnelles et laïques, leur vie civile et leurs processus sont sous-tendus par des représentations collectives, des liens émotionnels forts et des récits variés, tout comme dans les sociétés tribales, pour affirmer ce qu'elles croient être et les valeurs qu'elles jugent sacrées.[14]

Différence entre sociologie de la culture et sociologie culturelle

Alexander distingue entre la sociologie de la culture et la sociologie culturelle.

La sociologie de la culture voit la culture comme une variable dépendante, c'est-à-dire un produit de facteurs extra-culturels tels que l'économie ou la politique ; alors que la sociologie culturelle considère que la culture possède une autonomie propre et accorde plus d'importance aux significations internes.

En d'autres termes, dans la conception d'Alexander, la sociologie culturelle suppose que les idées et les processus symboliques peuvent avoir un effet indépendant sur les institutions sociales, la politique et la culture elle-même.

Alexander distingue fortement cette perspective sociologique du cadre bourdieusien dominant à l'époque, qui tend à voir les processus culturels comme enracinés dans des luttes de pouvoir et, en fin de compte, dans les inégalités matérielles.[15]

Traumatismes culturels

Deux de ses articles précédents peuvent être considérés comme des précurseurs de son engagement plus direct avec le sujet du traumatisme.

Dans l'un, il démontre que l'Holocauste n'a pas immédiatement été perçu comme signifiant universellement le mal universel pour les sociétés occidentales. Au lieu de cela, il a été construit comme tel au moyen d'un long processus de narration et de signification.

Dans le second, il montre que la crise du Watergate n'a pas été initialement perçue par la société américaine comme bien plus qu'un incident mineur. Là encore, l'incident a dû être culturellement narré et construit comme compromettant les valeurs fondamentales de la société américaine, transformant ce qui était d'abord considéré comme une simple bévue en un scandale à part entière.

Une affirmation clé des deux études est que même les événements actuellement considérés comme profondément traumatisants pour la société civile ne sont pas intrinsèquement dévastateurs, mais sont plutôt construits comme tels à travers des processus culturels.

De manière générale, Alexander distingue le "traumatisme culturel" du "traumatisme individuel" dans la pensée sociale.

Le "traumatisme individuel" se réfère à l'idée que certains événements sont intrinsèquement traumatisants pour les individus qui les vivent — comme c'est souvent le cas en psychologie. Cependant, l'approche du "traumatisme culturel" ne peut supposer qu'un événement, aussi horrible soit-il, deviendra automatiquement un traumatisme pour le collectif qui le rencontre.

Comme l'explique Alexander, "Le traumatisme culturel survient lorsque les membres d'une collectivité estiment avoir été soumis à un événement horrible qui laisse des traces indélébiles sur la conscience du groupe, marquant leur mémoire pour toujours et modifiant leur identité future de manière fondamentale et irrévocable"

Performances sociales

Au milieu des années 2000, Alexander s'est intéressé aux moyens par lesquels les acteurs créent des performances sociales ou culturelles, qui sont "le processus social par lequel les acteurs, individuellement ou en concert, affichent pour les autres la signification de leur situation sociale".

Selon Alexander, les acteurs tiennent profondément à ce que les autres croient aux significations qu'ils tentent de transmettre, et pour ce faire, ils cherchent à créer une performance aussi authentique que possible. Ils s'engagent dans ce qu'Alexander appelle la "pragmatique culturelle" et s'appuient sur les divers éléments de la performance sociale : les systèmes de représentation collective, les moyens de production symbolique, les arrangements de mise en scène (à la manière d'une production théâtrale).

Alexander soutient que dans les sociétés tribales, les différents éléments de la performance culturelle étaient étroitement fusionnés et utilisés lors de rituels collectifs auxquels participait l'ensemble de la tribu. Dans les sociétés modernes, ces éléments sont "dé-fusionnés", et pour cette raison, les acteurs qui souhaitent apparaître authentiques doivent puiser dans divers répertoires.

La "fusion", selon Alexander, est le moment où les différents éléments d'une performance s'alignent, créant une performance efficace qui réussit à émouvoir le public et à générer une identification psychologique avec les acteurs. Une performance échouée est celle que le public perçoit comme inauthentique, n'atteignant pas l'identification recherchée.

Conscience iconique

Ces dernières années, Alexander a tourné son attention vers les aspects matériels de la culture, étendant sa propre branche de la sociologie culturelle vers l'esthétique et en particulier les icônes. Il définit la conscience iconique comme le moment où "une matérialité esthétiquement façonnée signifie une valeur sociale. Le contact avec cette surface esthétique, que ce soit par la vue, l'odorat, le goût, le toucher, fournit une expérience sensorielle qui transmet un sens...".

Contrairement à diverses sociologies de la culture qui ont tendance à voir le visuel ou le matériel comme une forme de fausseté ou de dégradation, Alexander s'appuie sur la notion durkheimienne de la représentation collective symbolique pour affirmer que les manières dont la culture opère – à la fois pour inculquer et recréer des valeurs – sont intrinsèquement liées aux formes matérielles symboliques.

Des études suivant l'approche d'Alexander se sont intéressées, par exemple, aux manières dont l'architecture est ancrée dans une structure de signification profonde et a une résonance émotionnelle forte avec la société qui la fréquente.[16]

D'autres ont étendu l'idée de la conscience iconique au domaine des célébrités, et ont exploré comment les célébrités, d'une part, présentent une "surface" esthétique attrayante et, d'autre part, condensent et véhiculent un lieu de significations profondes qui résonnent avec le public.

Révolutions performatives

À la suite de la révolution égyptienne, Alexander a mené une étude des mois révolutionnaires d'un point de vue sociologique culturel, appliquant certaines de ses théories antérieures pour comprendre les moyens par lesquels les diverses protestations exprimées par les manifestants, les journalistes, les blogueurs et les acteurs publics ont finalement persuadé l'armée égyptienne de se retourner contre le régime.

La clé pour comprendre la révolution, selon Alexander, réside dans la structure binaire que ces divers acteurs ont appliquée au régime Moubarak, le dépeignant de manière convaincante comme corrompu et obsolète, et convainquant ainsi le grand public qu'il était une menace pour la société égyptienne.

Publications clés

Articles sélectionnés

  • Alexander, Jeffrey C. La sociétalisation des problèmes sociaux : pédophilie dans l'Église, piratage téléphonique et crise financière. American Sociological Review, 83 (6) : 1049–1078, 2018.
  • Alexander, Jeffrey C. Traumatisme culturel, moralité et solidarité : la construction sociale de l’« Holocauste » et d’autres meurtres de masse. Thesis Eleven, 132 (1) : 3–16, 2016.
  • Alexander, Jeffrey C. Le destin du dramatique dans la société moderne : théorie sociale et avant-garde théâtrale. Theory, Culture & Society, 31 (1) : 3-24, 2014.
  • Alexander, Jeffrey C. Pouvoir iconique et performance : le rôle du critique. In: Iconic Power: Materiality and Meaning in Social Life, éd. (avec Dominik Bartmanski et Bernhard Giesen), Palgrave Macmillan, 25–38, 2012.
  • Alexander, Jeffrey C. Clifford Geertz et le programme fort : les sciences humaines et la sociologie culturelle. Cultural Sociology, 2 (2) : 157–169, 2008.
  • Alexander, Jeffrey C. Conscience iconique : le sentiment matériel du sens. Environment and Planning D: Society and Space, 26 : 782–794, 2008.
  • Alexander, Jeffrey C. Sur la construction sociale des universaux moraux. Réimprimé dans : Alexander et al., Cultural Trauma and Collective Identity. University of California Press, 196–263, 2004.
  • Alexander, Jeffrey C. Pragmatique culturelle : performance sociale entre rituel et stratégie. Sociological Theory, 22 : 527–573, 2004.
  • Alexander, Jeffrey C. Du fond du désespoir : performance et contre-performance le 11 septembre. Sociological Theory, 22 (1) : 88–105, 2004.
  • Alexander, Jeffrey C. Le renouveau religieux de Durkheim, avec Philip Smith (essai critique, E. Durkheim/K. E. Fields trad., Les formes élémentaires de la vie religieuse). American Journal of Sociology, 102 (2) : 585–592, 1996.
  • Alexander, Jeffrey C. La nouvelle théorie critique de Habermas : promesse et problèmes. American Journal of Sociology, 91 : 400–424, 1985.
  • Alexander, Jeffrey C. Volontarisme formel et substantiel dans le travail de Talcott Parsons : réinterprétation théorique et idéologique. American Sociological Review, 43 : 177–198, 1978.

Livres récents

  • Obama Power (avec Bernadette Jaworsky, Polity 2014)
  • The Dark Side of Modernity (Polity 2013)
  • Trauma: A Social Theory (Polity 2012)
  • Performative Revolution in Egypt: An Essay in Cultural Power (Bloomsbury USA, 2011)
  • Performance and Power (Polity, 2011)
  • Interpreting Clifford Geertz: Cultural Investigation in the Social Sciences (Palgrave Macmillan, 2011) (dir., avec Philip Smith et Matthew Norton)
  • The Performance of Politics: Obama's Victory and the Democratic Struggle for Power (Oxford University Press, 2010)
  • The New Social Theory Reader (2e éd.) (Routledge, 2008) (avec Steven Seidman)
  • A Contemporary Introduction to Sociology: Culture and Society in Transition (Paradigm Publishers, 2008) (avec Kenneth Thompson)
  • The Civil Sphere (Oxford University Press, 2006)
  • Social Performance: Symbolic Action, Cultural Pragmatics, and Ritual (Cambridge University Press, 2006) (avec Bernhard Giesen et Jason Mast)
  • The Cambridge Companion to Durkheim (Cambridge University Press, 2005) (dir., avec Philip Smith)
  • Cultural Trauma and Collective Identity (University of California Press, 2004) (avec Ron Eyerman, Bernhard Giesen, Neil J. Smelser et Piotr Sztompka)
  • The Meanings of Social Life: A Cultural Sociology (Oxford University Press, 2003)
  • Narrating Trauma: On the Impact of Collective Suffering (Paradigm Publishers, 2011) (avec Ron Eyerman et Elizabeth Butler Breese)

Notes et références

  1. a et b "Alexander, Jeffrey C(harles), 1947–" 2003, p. 4.
  2. a et b « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  3. a et b « Jeffrey Alexander (1978) | UC Berkeley Sociology Department », sur sociology.berkeley.edu (consulté le )
  4. « Yale Sociology » Jeffrey C. Alexander » (consulté le )
  5. Wiley-Blackwell: Sociological Theory index page « https://web.archive.org/web/20110608072216/http://www.wiley.com/bw/journal.asp?ref=0735-2751 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), (accessed 20 December 2008)
  6. « Editorial office : American Journal of Cultural Sociology » [archive du ] (consulté le )
  7. « Jeffrey Alexander Awarded Foundation Mattei Dogan Prize | Center for Cultural Sociology » [archive du ] (consulté le )
  8. « Philip Smith : Sociology », sur Sociology.yale.edu (consulté le )
  9. (en) « Isaac Ariail Reed », sur Isaac Ariail Reed (consulté le )
  10. « Matthew Norton - Sociology », sur Sociology.uoregon.edu (consulté le )
  11. « Elizabeth Breese - Advertising Age, HuffPost, WIRED Journalist - Muck Rack », sur Muckrack.com (consulté le )
  12. Jeffrey Alexander et Philip Smith, « Sociologie culturelle ou sociologie de la culture ? Un programme fort pour donner à la sociologie son second souffle », Sociologie et sociétés, vol. 30, no 1,‎ , p. 107–116 (ISSN 0038-030X et 1492-1375, DOI https://doi.org/10.7202/001006ar, lire en ligne, consulté le )
  13. Jonathan Roberge, « Jeffrey C. Alexander et les dix ans du programme fort en sociologie culturelle », Cahiers de recherche sociologique, no 47,‎ , p. 47–66 (ISSN 0831-1048 et 1923-5771, DOI https://doi.org/10.7202/1004979ar, lire en ligne, consulté le )
  14. Alexander 2006, p. 4–6.
  15. Alexander 1995, p. 128–217.
  16. Bartmanski 2011.

Liens externes

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