Huang Xianfan

Dans ce nom chinois, le nom de famille, Huang, précède le nom personnel.

Huang Xianfan
Description de cette image, également commentée ci-après
Huang Xianfan en 1932.
Données clés
Nom de naissance Huáng Xiànfán
黄现璠
Alias
Fondateur de l'École de Bagui.
Naissance
Fusui, Guangxi,
Décès (à 82 ans)
Guilin, région autonome Zhuang du Guangxi, Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Nationalité Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Profession
Historien, anthropologue, ethnologue,éducateur et folkloriste
Activité principale
Autres activités
Formation
Famille
  • Son père
    (Gan Xinchang,1872-1932);
  • Sa femme
    (Liu Lihua,1912-1995,Institutrice);
  • Son fils
    (Gan Jinshan,1944 - , Écrivain),
    (Gan Wenhao,1958- ,Écrivain),
    (Gan Wenjie,1958 - , Écrivain);
  • Sa fille
    (Huang Xiaoling,1937 - , Professeur),
    (Huang Wenfei, 1940 - ,Institutrice),
    (Huang Wenkuei,1946 - , Professeur).

Compléments

Il est, avec Fei Xiaotong, l'un des deux premiers anthropologues professionnels en Chine.

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Huang Xianfan (simpl. 黄现璠; trad. 黄現璠; pinyin: Huáng Xiànfán, zhuang: Vangz Yenfanh) (né le à Xian de Fusui et mort à Guilin le ) est un historien, anthropologue, ethnologue, éducateur et folkloriste de la République populaire de Chine, considéré comme l'un des plus importants ethnologues chinois du XXe siècle[1].

Huang Xianfan a traversé une période de changements profonds dans l'histoire moderne de la Chine, comprenant la chute de la dynastie Qing, la division et les conflits du gouvernement Beiyang, l'essor et le déclin de la République de Chine, les diverses campagnes politiques de la République populaire de Chine, jusqu'à l'époque des réformes de Deng Xiaoping. Il a été profondément influencé par les événements de son époque et s'est activement engagé dans le cours de l'histoire.

En tant qu'historien, Huang Xianfan a apporté d'importantes contributions à la recherche sur l'histoire des minorités ethniques. Parallèlement, il se préoccupait du destin de la nation et participait activement aux activités sociales. Son parcours et ses idées reflètent, dans une certaine mesure, la situation des intellectuels chinois de l'époque.

Dans son essai intitulé "Mon père", son fils Gan Jinshan cite les mots de Lu Xun pour décrire son père : "Depuis l'antiquité, la Chine a toujours eu des gens qui travaillent dur, des gens qui se battent farouchement, des gens qui défendent le peuple et des gens qui se sacrifient pour la justice - ils sont la colonne vertébrale de la Chine."La vie de M. Huang Xianfan témoigne non seulement de la lutte personnelle, mais offre également un point de vue précieux pour étudier l'histoire moderne de la Chine[2],[3].

Biographie

Jeunesse, formation et début de carrière

Huang Xianfan est né au sein d'une famille pauvre et grandit dans une famille de culture Zhuang. Sa mère meurt alors qu'il n'a que 11 ans. Dans son enfance, son père, issu de l'ethnie Zhuang, l'initie aux contes et légendes locales et suscite ainsi chez lui une véritable passion pour la culture Zhuang. Il découvrit plus tard son héritage culturel Zhuang. Il fait ses études secondaires au bourg de Quli de Fusui. Il poursuit ses études au Collège normal de Nanning, où il suit des cours d'antiquité, de préhistoire et de littérature pendant quatre ans, d'où il sort diplômé en 1926. Il poursuit ses études à l'Université normale de Pékin, où il suit des cours d'historiographie, de phonologie, de philologie, d'écriture ossécaille, d'anthropologie, d'archéologie, d'épigraphie, de géographie, de folklore et d'ethnologie pendant neuf ans, d'où il sort diplômé en 1935. Le Gouvernement du Guangxi lui accorde une bourse pour qu'il puisse continuer des études au Japon, puis à l'Université impériale de Tōkyō (université de Tokyo), où il suit des cours de linguistique, d'Histoire du Japon, de folklore et d'ethnologie pendant deux ans, d'où il sort diplômé en 1937. C'est pendant cette période qu'il a écrit de nombreux livres concernant l'histoire de la Chine qui constituent une importante contribution à l'étude de l'histoire générale chinoise.

Lorsque la Guerre sino-japonaise éclate, il retourne en Chine où il est nommé conférencier à l'Université du Guangxi. En 1940, il est nommé professeur à l'Université du Guangxi, devenant ainsi le premier professeur de culture Zhuang à l'université. De 1941 à 1952, il y enseigne l'histoire générale et l'ancien chinois classique, poste qui lui permet de se consacrer à des recherches académiques. C'est pendant cette période qu'il commence à rédiger ses articles de folklore et d'ethnologie qui sont publiés en deux volumes entre 1943 et 1949. Ils constituent une importante contribution à l'étude du folklore et de l'ethnologie chinois. Il a été Directeur du Département de langues chinoises et littérature de l’Université de Guangxi. Il a été professeur d'histoire et conservateur de la bibliothèque du Collège normal de Guangxi (Université normale de Guangxi) de 1953 à 1981. Il enseigne l'histoire, la linguistique, l'anthropologie et le folklore. En parallèle, il entreprend d'étudier et de raconter la culture des minorités nationales et l'histoire générale de l'ethnie (ou nationalité) Zhuang et, au fil du temps, il se spécialise dans l'histoire et les ethnologies et "zhuangologie".

Lors de la Campagne anti-droitiste de 1957 550 000 personnes ont été répertoriées sous l'étiquette politique de "droitiste", pour la plupart des intellectuels, notamment l'anthropologue Fei Xiaotong, Huang Xianfan ainsi que le futur premier ministre Zhu Rongji. Les actions allaient de la critique informelle à l'exécution, en passant par la "rééducation par le travail". Huang est aussi une victime de la Révolution culturelle.

Il est membre de l'Assemblée nationale populaire (1954-1958) et membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois (1979-1982).

Activités académiques

Huang Xianfan a mené ses recherches à une époque où la Chine connaissait des bouleversements profonds, tant sur le plan sociopolitique qu'intellectuel. Au cours de cette période de mutations radicales, il a été profondément marqué par l'évolution des courants de pensée universitaires et s'est engagé activement dans l'exploration de nouvelles voies pour l'historiographie. Au début du XXe siècle, sous l'influence du mouvement ‘d'introduction de l'apprentissage occidental en Orient’, les historiens chinois commençaient à remettre en question l'historiographie traditionnelle.Huang Xianfan, en phase avec son époque, concevait cette "nouvelle historiographie" comme une démarche visant à "utiliser de nouveaux concepts, recourir à de nouvelles méthodes, traiter de nouveaux matériaux, explorer de nouveaux sujets et résoudre de nouveaux problèmes". Dans son article intitulé "Enquête et critique des manuels d'histoire de la Chine dans les collèges et lycées au cours des trente dernières années", il écrit : "Robinson a dit : 'L'histoire est comme un verger où poussent différents arbres, produisant des fruits aux saveurs variées'. Nos historiens chinois, eux, semblent vouloir planter le même arbre dans le verger, espérant obtenir des fruits au goût immuable. Il n'est pas étonnant qu'une historiographie aussi ancienne soit aujourd'hui incapable de rivaliser avec ses homologues étrangers.Les époques et les besoins des hommes diffèrent. Les anciens se battaient avec des lances et des boucliers, tandis qu'aujourd'hui on utilise des fusils et des canons. C'est là le signe du changement d'époque. L'histoire, comme toute autre discipline, doit s'adapter aux besoins de son temps et devenir un produit de son époque. La Chine possède une histoire millénaire. Au cours de cette longue période, et plus particulièrement depuis l'introduction de la culture occidentale, tous les systèmes et artefacts ont subi des transformations, tant dans leur forme que dans leur essence. Il est du devoir des historiens de les décrire avec une observation rigoureuse et une perspective évolutive, afin d'atteindre la vérité historique et de répondre aux exigences de leur temps. Cependant, de nombreux historiens chinois restent prisonniers de conceptions étroites et d'un esprit conservateur. Rares sont ceux qui parviennent à adopter cette vision et à la mettre en pratique. C'est pourquoi la plupart des ouvrages historiques actuels donnent l'impression d'avoir été 'conçus en vase clos, sans aucune cohérence avec la réalité'." Sa vision de l'histoire fait écho à la célèbre formule de l'historien occidental Benedetto Croce : "Toute histoire est histoire contemporaine"[4],[5].

Éducation

Durant toute sa carrière, il a réussi à concilier ses recherches et ses responsabilités scientifiques avec ses fonctions de professeur d'université. En 1981, Il fonde à Guilin l'Université de Lijian, dont il est proviseur. Ayant quitté l'enseignement, il se consacre entièrement à son œuvre. La rigueur et la clarté de ses exposés en font un orateur très demandé. Son talent d'orateur et ses qualités de pédagogue ont séduit des générations d'étudiants et d'amateurs d'Histoire.

Études de l'histoire

L’œuvre de Huang Xianfan est importante: une dizaine de livres, et près de deux cents articles, dont environ la moitié concerne la Chine antique et plusieurs fois rééditée. Sa culture, sa curiosité intellectuelle, sa compétence étaient très vastes et couvraient l'ensemble de l'histoire chinoise. Il prendra parfois une position différente de celle du monde académique sur certaines questions historiques comme celle de l'esclavage. Il a également consacré beaucoup d'études à l'histoire des minorités nationales. C'est en s'intéressant à la nationalité (ou ethnie) Zhuang et au rôle de son territoire dans l'histoire, qu'il se passionna pour les anciennes cultures agricoles. De cet engouement, il passa à l’étude scientifique. Concernant la situation de l'histoire Zhuang, il regrette la prolifération de travaux pseudo-historiques qui traduisent selon lui « un complexe d’infériorité des Zhuang qui, ignorant leur propre histoire ou ne voulant pas s’en contenter, échafaudent des mythes compensatoires.»

Il sera aussi attiré par le marxisme et comme celui-ci exige une certaine ouverture d’esprit, il associera d’autres disciplines à son étude de l’histoire (ex. l’anthropologie et ethnologie).

Études en ethnologie et anthropologie des minorités nationales

Il a voyagé auparavant en régions de minorités ethniques dans le sud de la Chine. La méthode développée par Huang Xianfan procède par enquête et observation directe des faits concernant les minorités nationales vivantes, c’est-à-dire des coutumes toujours pratiquées sur le terrain d’enquête et observables par l'ethnologue.

Dès 1943, Huang Xianfan étudie les ethnies Hmong, Zhuang, Yao, et Dong dans le district autonome Dong de Sanjiang de Guangxi et le district de Rongjiang de Guizhou. Cette année-là, en trois mois seulement, Huang et ses collègues documentent de manière extensive l'organisation sociale des minorités nationales. Dans les années 1950, Huang Xianfan retourne à plusieurs reprises dans la région. Son travail de collecte d'informations provenant de l'histoire orale, des traditions de contes et des légendes, ainsi que de la linguistique, était principalement motivé par la volonté de déterminer les mouvements de migrations des groupes ethniques Hmong et Yao.

Dès 1950 et jusqu'en 1957, il effectue une enquête anthropologique dans les districts et territoires autonomes suivants: Xian de Lingyun, Xian de Debao,Xian de Tianlin, Xian de Tianyang, Xian de Jingxi, Xian de Tiandong, Xian de Napo, Xian autonome de diverses nationalités de Longlin, Xian de Tian'e, Xian de Fengshan, Xian de Nandan, Xian autonome yao de Du'an, Xian autonome yao de Bama, Xian autonome mulao de Luocheng, Xian autonome yao de Dahua, Xian de Daxin, Xian de Tiandeng, Xian de Fusui et le Xian de Ningming de Guangxi.

Les travaux de Huang Xianfan à propos des minorités nationales chinoises sont très importants. Ils ont win les régions autonomes de minorités nationales du Chine (ex. Région autonome zhuang du Guixi et Région autonome zhuang du Guangxi).

La statue de bronze de Huang Xianfan a été érigée dans sa ville natale.

Sa langue maternelle était le Zhuang. Il était l'un des chercheurs les plus notables spécialisé en matière de minorités nationales chinoises au XXe siècle. Huang Xianfan fut également le premier à développer une méthode scientifique pour les études en "zhuangologie". Sa méthode se veut alors fondée sur des enquêtes de terrain, qui, selon lui, doivent constituer le souci majeur de l'anthropologue.

Reconnu pour avoir assigné à l'ethnologie un objet d’étude et pour avoir doté la discipline d’un ensemble d’outils d’enquête et de méthodes d’analyse, Huang Xianfan fut aussi un intellectuel controversé, entretenant des rapports tendus avec certains de ses contemporains dont il a souvent critiqué les écrits (notamment Ling Chunsheng et Wu Wenzǎo). En règle générale, il est contre le racisme et sinisé, notamment dans le camp nationaliste,Huang Xianfan fut surtout un des promoteurs du multiculturalisme au Chine. Il a contribué à l’étude comparative entre la. culture zhuang et la culture 'han. En 1957, il compila les informations qu'il a recueilli et celles-ci furent publiées dans un premier livre sur l'histoire et la culture Zhuang. Cet ouvrage déclenchera une prise de conscience collective sur l’importance de l'ethnologie dans le patrimoine culturel des minorités nationales. Huang Xianfan a publié un nombre impressionnant d'articles et de monographies ayant trait à l'ethnologie et à l'anthropologie.

Huang Xianfan se passionne pour l’histoire et l’anthropologie, ce qui le conduit à apprendre, outre l'anglais et le japonais, les langues hmong-mien, les langues des Dong, le cantonais et la langue des Gelao. Son savoir encyclopédique, et la méthode rigoureuse et critique qu’il applique à ses recherches, en font incontestablement un novateur en son temps[6].

Études du folklore

Par ailleurs, l'intérêt de Huang Xianfan pour la conservation et la diffusion de l'art totémique de la région en fait un fervent défenseur de l'art autochtone chinois. En même temps, il publia un nombre considérable d'articles et d'ouvrages se rapportant aux traditions et coutumes ainsi qu'à la petite histoire du Chine.

La statue de bronze de Huang Xianfan se trouve à l'université normale du Guangxi.

Il fut membre fondateur de la Société d’ethnologie chinoise (1980) et, il a été membre de nombreuses associations ou sociétés savantes, parmi lesquelles on peut citer: la Société d’ethnies de Baiyue, la Société d’Dong Tambour (instrument) chinois, la Société des ethnies du Sud de la Chine, la Société d’ethnies de Guangxi, la Société d’historiographie de Guangxi.

Il meurt d'un accident vasculaire cérébral en 1982, à l'âge de 83 ans[7].

Œuvres

Notes et références

  1. (zh) Fondateur de anthropologie des Chine: Huang Xianfan
  2. Gan Jinshan, « Mon père – À l'occasion du 110e anniversaire de la naissance du professeur Huang Xianfan », in Gan Jinshan (dir.), À la recherche des rêves dans l'ancien campus de l'Université de l'Ouest, pp. 79-96, Éditions de la rivière Lijiang, décembre 2011.
  3. Lu Xun, « Les Chinois ont-ils perdu confiance en eux ? », in Œuvres complètes de Lu Xun, vol. 6, Éditions de la littérature populaire, 1981.
  4. Huang Xianfan, « Enquête et critique des manuels d'histoire de la Chine dans les collèges et lycées au cours des trente dernières années », Journal Mensuel de l'Université Normale de Pékin, n°5, 1933.
  5. Benedetto Croce, Théorie et histoire de l'historiographie, traduit par Gabrielle Lejeune, Paris, Payot, 1921.
  6. (zh) Académique master: Huang Xianfan
  7. (zh) Chen Ji Shen, L'École de Bagui. Nanning : Sciences Sociales de Guangxi,vol.7-11,2008.ISSN 1004-6917[1]

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Anthropologues

Sociologues

Liens externes

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