Haute Loge

Haute Loge
Ruines de la marcairie de la Haute Loge.
Ruines de la marcairie de la Haute Loge.
Géographie
Altitude 938 m[1]
Massif Vosges
Coordonnées 48° 26′ 30″ nord, 7° 05′ 44″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Vosges
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Haute Loge
Haute Loge
Géolocalisation sur la carte : Vosges
(Voir situation sur carte : Vosges)
Haute Loge
Haute Loge
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La Haute Loge est un sommet du massif des Vosges situé en France, dans le département des Vosges, s'élevant à 938 mètres d'altitude. Il se trouve sur la commune de Moussey.

La chaume a été traditionnellement gérée par des mennonites alsaciens jusqu'au XIXe siècle.

Toponymie

Les Hautes-Chaumes sont mentionnées dans le cartulaire de l'abbaye de Senones, dans une copie de l'acte de fondation établi par Childéric II vers 661, sous l'appellation « summas Campanias », désignant une lande ou un plateau désert[2]. À la lisière de ces zones, les pasteurs avaient construit leurs abris, appelés hautes loges, qui ont ensuite donné leur nom au sommet[3].

Géographie

Le site, accessible depuis le col de Prayé, offre une vue panoramique sur les vallées de la Bruche et du Rabodeau, ainsi que sur les plaines d'Alsace et de Lorraine, la Forêt-Noire, et la ville de Strasbourg[4],[5]. À l'est, un refuge circulaire en pierre se dresse au cœur de la chaume.

Les Hautes-Chaumes, en association avec les anciennes forêts royales, constituent la forêt domaniale du val de Senones. Ce sommet aplani, composé de roches cristallines, est recouvert de chaumes et de forêts d'altitude caractéristiques de la montagne vosgienne. Au nord, un petit cirque glaciaire s'étend au pied de la tête des Blanches Roches[6].

Histoire

Le site se trouve dans la principauté de Salm-Salm, laquelle a été annexée à la France le 2 mars 1793 après une grave crise économique[7].

Au XVIe siècle, des marcaires, manouvriers originaires des vallées d'Allarmont et de Moussey, montaient en été pour faire paître le bétail et redescendaient dans les vallées pour passer l'hiver. Le bail pour l'exploitation des terres durait traditionnellement trois ans. En règle générale, un seul particulier s'engageait, parfois deux, rarement trois[8]. À 890 mètres d'altitude, subsistent les ruines d'une marcairie constituée de deux bâtiments. La construction en pierre la plus ancienne date probablement de 1780, mais elle a été abandonnée au cours du XIXe siècle.

« Les Hautes-Chaumes forment avec les anciennes forêts royales la forêt domaniale du Val de Senones, elles sont repiquées de résineux vers 1870. Dès 1605, le bail impose à son locataire de construire une grange et de réserver un lieu pour y créer une prairie de fauche, mais la première construction en pierre date vraisemblablement de 1780. Suivant les documents elle est nommée marcairie ou choffe destinée à la retraite des bestiaux et à la fabrication des fromages. Elle sera agrandie par les locataires suivants. Le cadastre de 1837 mentionne la quasi-totalité des bâtiments visibles aujourd'hui, hormis la seconde étable. Abandonné au cours du XIXe siècle, puis ruiné, le site a fait l'objet d'un dégagement provisoire en 2004. »[9]

— Jean-Yves Henry

La Haute Loge a fait l'objet d'une replantation en résineux autour de 1870. Cependant, ce projet s'est révélé difficile et s'est échelonné sur plusieurs décennies. Les semis et plantations d'épicéas ont rencontré des difficultés, avec des succès variés dans leur établissement[10].

Durant la Seconde Guerre mondiale, la frontière de 1870 rétablie par les Allemands marquait la limite entre l'Alsace annexée et la France (département des Vosges). Cette ligne de crête servait de passage pour ceux qui cherchaient à échapper à l'occupation nazie ou à rejoindre les forces alliées, souvent avec l'aide de passeurs[11].

Activités

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Le sentier des Passeurs emprunte les chemins utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce parcours historique de 14 km est entretenu par le Club vosgien[12],[13]. Par ailleurs, le circuit de Salm, long de 22 km, traverse le territoire de Salm en passant par la Haute Loge et sa marcairie[14].

Notes et références

  1. a et b « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-02883-7, lire en ligne), p. 73
  3. Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, Société d'archéologie lorraine 1901, p. 419.
  4. « Les hautes chaumes et la Haute Loge », sur ignrando.fr (consulté le )
  5. Société d'émulation du département des Vosges, Annales, (lire en ligne), p. 237
  6. Robert Capot-Rey, « La glaciation dans les Vosges gréseuses (versant lorrain) », Bulletin de l'Association de Géographes Français, vol. 12, no 91,‎ , p. 118–120 (DOI 10.3406/bagf.1935.6964, lire en ligne, consulté le )
  7. Marc Brignon, « Les marcaires anabaptistes, contribution à l'étude des Chaumes du pays de Salm », Les Saisons d'Alsace, no 76, 1981.
  8. Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, Société d'archéologie lorraine 1901, p. 417.
  9. « Ferme : marcairie de la Haute-Loge », notice no IA88001175, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Xavier Rochel, « Doit-on réhabiliter les milieux ouverts dans les massifs forestiers vosgiens ? Un enjeu écologique et paysager revu par la biogéographie historique », Revue Géographique de l'Est, vol. 49, nos 2-3,‎ (ISSN 0035-3213, DOI 10.4000/rge.1956, lire en ligne, consulté le )
  11. « Sentier thématique : Le Sentier des Passeurs de Salm (Alsace) à Moussey (Vosges) - La Broque », sur www.rando-bruche.fr (consulté le )
  12. « Moussey. Dans les pas des passeurs du sentier », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
  13. « Le sentier », sur www.sentier-des-passeurs.fr (consulté le )
  14. « Circuit de Salm », sur Club Vosgien (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Georges Savouret, La Vie pastorale dans les Hautes-Vosges, Presses universitaires de Nancy, , 175 p. (ISBN 978-2-901647-57-7, lire en ligne), p. 33
  • Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, Société d'archéologie lorraine, Mémoires, vol. 51, (lire en ligne)

Article connexe

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