Eugénie de Rome

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Eugénie de Rome
Image illustrative de l’article Eugénie de Rome
Sainte, martyre
Naissance vers 183
Rome ou Alexandrie,
Empire romain
Décès 257 
Rome, Empire romain
Nationalité Romaine
Vénéré par Église catholique,
Église orthodoxe
Fête 25 décembre (catholiques),
24 décembre (orthodoxes)
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Eugénie de Rome ou sainte Eugénie est une vierge qui aurait subi le martyre à Rome en 257, sous le règne de l'empereur Valérien et de son fils Gallien. Elle serait née à Rome dans la décennie 180-190. Sainte Eugénie est fêtée respectivement par l'Église catholique et l'Église orthodoxe le 25 et le 24 décembre. Son historicité est fortement sujette à caution et le récit qui la met en scène fourmille d'anachronismes et de topoï hagiographiques voire romanesques.

Histoire et légende

La source primitive concernant sainte Eugénie est la Vie latine BHL 2667 transmise sous le titre Passion des saints martyrs Protus et Hyacinthus. Il s'agit d'une composition de type romanesque, rédigée en Italie dans la seconde moitié du Ve siècle[1]. Elle appartient au genre des « romans hagiographiques de reconnaissance »[2], et à la catégorie des « histoires de femmes déguisées en moines »[3], rebaptisées récemment « histoires transgenre »[4]. Ce texte fut traduit plusieurs fois en grec vers le VIIe siècle (BHG 607 w, x, y, z), retraduit en grec élégant par Syméon Métaphraste au Xe siècle (BHG 608), et fut également adapté en syriaque (BHO 282), en arménien (BHO 281) et en éthiopien (BHO 283 et 284). En voici le résumé.

L’empereur Commode, au cours de son septième consulat (= année 192), envoie en Égypte le vir illustris Philippe, pour qu’il y dirige la préfecture[5]. Philippe quitte donc Rome avec son épouse Claudia et ses enfants Sergius, Avitus et Eugénie et la famille s'installe à Alexandrie. Eugénie est aussi belle que vertueuse et studieuse. Dans sa seizième année, elle étudie les lettres (liberalibus litteris) grecques et latines et fait preuve d'une gravité qui suscite l'admiration des philosophes[6]. Son père, qui veut la marier, lui propose plusieurs beaux partis, qu'elle repousse avec force, jugeant les bonnes moeurs supérieures à la haute naissance. Le hasard met entre les mains d'Eugénie « l'épître de Paul » (sic) et les Actes de Paul et Thècle, dont la lecture la bouleverse : c'est ainsi qu'elle commence, à l'insu de ses parents, à devenir chrétienne de coeur (coepit animo esse Christiana). Un jour qu'elle se promène avec ses deux serviteurs eunuques Prote et Hyacinthe (déjà convertis au christianisme), elle entend une prédication et des chants qui la ravissent. Elle décide alors de rejoindre les chanteurs, qui sont des moines, et de mener leur vie. Pour cela, elle se fait couper les cheveux (comme sainte Thècle), revêt des habits d'homme et, avec ses deux eunuques, demande à être baptisée : l'évêque lui répond qu'il l'a reconnue sous son déguisement, mais il accepte malgré tout de baptiser le trio et de laisser Eugénie travestie entrer au monastère avec ses deux compagnons. La jeune fille embrasse ainsi la vie cénobitique sous le nom d' Eugène. Elle acquiert une grande renommée parmi les moines par sa piété et son pouvoir de guérir les malades. Deux ans plus tard, quand le supérieur meurt, tous les moines veulent que le « Frère Eugène » lui succède. L'intéressé(e) refuse obstinément cet honneur. Devant l'insistance des moines, il/elle finit par s'en remettre au jugement de Dieu par l'épreuve de « l'ouverture du livre » (apertio libri), qui fait alors tomber sur des versets de l'Évangile (Matthieu, 20, 25-27) paraissant l'inviter à accepter cette élection.

Ayant eu connaissance des pouvoirs thaumaturgiques du nouvel abbé, une noble et riche matrone nommée Mélanthia, qui souffrait depuis longtemps de fièvre quarte, vient trouver dans son monastère « Eugène » pour qu'il la guérisse. D'un signe de croix, l'abbé chasse aussitôt la maladie. Dès lors Mélanthia se rend fréquemment au monastère sous couvert de piété, mais en réalité parce qu'elle est tombée sous le charme du supérieur au joli visage. Elle lui propose le mariage : « Eugène » fait la sourde oreille. Changeant de tactique, la dame feint d'être à nouveau malade et obtient que l'abbé la visite pour la guérir. Une fois qu'il est dans sa chambre, elle lui fait des propositions indécentes, qu'il repousse avec horreur. Résolue à se venger par la calomnie (comme Phèdre dans la mythologie ou la femme de Putiphar dans la Bible), Mélanthia regagne Alexandrie et déclare publiquement que l'abbé Eugène a voulu attenter à son honneur. Le préfet Philippe fait aussitôt arrêter l'accusé.

Sainte Eugénie, travestie en moine, montre ses seins et sa « féminité » à son juge et père (sculpture d'un chapiteau de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay).
La chapelle Sainte-Eugénie à Corseul.
Sainte Eugénie a la tête tranchée (église Notre-Dame de Clignancourt).

Avant d'être jetée aux lions, Eugénie comparaît, en présence d'une foule nombreuse, au tribunal de Philippe. Elle décide alors de lever le masque : déchirant sa tunique devant tous, elle montre sa poitrine (bien faite, précise l'hagiographe en citant implicitement Virgile, Énéide, III, 426 : pulchro pectore virgo) et révèle ainsi une féminité qui la disculpe. Son père stupéfait la reconnaît[7], et l'affaire s'arrête là. Dans la foulée, ses proches se convertissent au christianisme ; Philippe se démet de ses fonctions de préfet et devient évêque. Il mourra quinze mois plus tard en martyr, poignardé dans son église.

Un demi siècle environ s'écoule. L'empereur, qui est à présent Valérien, a repris les persécutions contre les chrétiens. Eugénie (qui, soit dit entre parenthèses, doit avoir à présent entre 70 et 80 ans) est à nouveau arrêtée et condamnée à mort, cette fois sur l'ordre de l'empereur Gallien (lequel fut d'abord associé au pouvoir par son père Valérien de 253 à 260, puis régna seul de 260 à 268), qui lui en veut d'avoir détourné du paganisme et converti au christianisme sa nièce (à lui) Basilla. Comme on lui ordonne de sacrifier à Diane, elle entre dans le temple de la déesse et prie devant sa statue : celle-ci tombe alors en poussière. On la jette dans le Tibre attachée à un bloc de pierre : le bloc se met à flotter et la vierge n'a de l'eau que jusqu'aux genoux. On tente de l'ébouillanter dans les chaudières des « thermes sévériens » (que nous appelons thermes de Caracalla) : c'est peine perdue, car la fournaise s'éteint dès qu'elle arrive. On l'enferme dans un cachot obscur sans eau ni nourriture : en vain, car le Seigneur, dans un immense rayonnement, vient la réconforter. En désespoir de cause, on la fait frapper à mort par le glaive d'un exécuteur. Après sa passion, Eugénie apparaît à sa mère (alors largement nonagénaire...) venue pleurer sur sa tombe ; elle lui annonce qu'elle va bientôt mourir et trouver le salut, et elle l’invite à entretenir la foi chrétienne de ses deux fils pour qu’ils soient dignes de partager sa gloire. Claudia meurt en effet le dimanche suivant ; ses fils Avitus et Sergius l’ensevelissent, évangéliseront bientôt les Romains et mourront saintement.

La fabrication d'un récit à succès

Au contraire de Prote et Hyacinthe ou de Basilla (trois martyrs de la même catacombe de la Salaria vetus), Eugénie est absente du plus ancien catalogue de martyrs vénérés à Rome, à savoir la Depositio martyrum incluse dans le Chronographe de 354. Cette absence ne plaide pas en faveur de son historicité, de même que le silence du pape Damase dans ses Épigrammes et du poète Prudence dans ses pièces martyrographiques. Tout se passe comme si la figure romanesque d'Eugénie (peut-être à l'origine, tout au plus, un simple nom, celui d'une hypothétique et obscure martyre, ou de quelque pieuse et généreuse dame romaine) avait été imaginée pour être associée, selon des procédés de l'hagiographie fabuleuse bien mis en lumière par Hippolyte Delehaye[8], à des saints réels plus ou moins « retravaillés ».

De simple nom sur une tombe (dans la plus optimiste des hypothèses), Eugenia, la « bien née », devint ainsi une héroïne de récit à la mode, la protagoniste-type d'un « petit roman religieux » (comme dirait Delehaye)[9]. Cette créature avait tout pour plaire à un large public, allant des lettrés et des lecteurs de fictions profanes (tant prose des romans que poésie virgilienne) jusqu'aux âmes pieuses attirées par les contes édifiants, en passant par les amateurs de sensations assez terrestres. Eugénie rallie tous les suffrages grâce à la variété de ses visages successifs : jeune fille noble, belle, distinguée et docte à la fois ; adolescente convertie fuyant sa famille païenne ; nouvelle Thècle aux cheveux courts et à l'esprit aventureux ; vaillante « athlète » romano-alexandrine, à cheval sur deux mondes (le prestige martyrial de Rome combiné à l'exotisme de l'Égypte, ce berceau du monachisme) ; héroïne de la chasteté, entourée de deux eunuques veillant sur sa pureté ; femme déguisée en homme et vivant parmi les moines ; innocente victime d'une calomnie « phédro-putipharienne » ; conceptrice d'une anagnorisis spectaculaire et même franchement osée ; sans parler, cela va sans dire, d'une quantité de prodiges stéréotypés propres aux « Passions épiques »[10]. Enfin, ne sous-estimons pas la dimension érotique du texte, qui fit école et ne se limite pas à la scène fameuse (imitée, mais dans un contexte de tête-à-tête, par l'hagiographe grec de sainte Apollinaria « fille du roi Anthêmos »)[11] où l'héroïne exhibe ses beaux seins à son père et à une foule immense, mais comporte aussi un lesbianisme virtuel qui se déploie insidieusement, avec comme ligne de fuite un viol homosexuel finalement évité, dans le long épisode de l'amour de Mélanthia pour Eugénie. Cet épisode laissa lui aussi des traces dans l'hagiographie ultérieure, du moins en Orient [12].

Pour ancrer Eugénie dans la réalité, on annexa à son histoire des saints réels mais à la vie mal connue : la vraie martyre romaine Basilla devient la nièce de l'empereur Gallien et une vierge convertie par la sainte, et ses voisins de catacombe, les tout aussi réels mais obscurs martyrs Prote et Hyacinthe deviennent sinon des frères[13], du moins les eunuques de l'héroïne, ces « serviteurs parfaits »[14] d'une championne de la chasteté, selon un procédé qui a également transformé en eunuques (dans les Actes BHL 6058-6063) les soldats martyrs Nérée et Achillée pour en faire anachroniquement les serviteurs de Domitille, elle aussi personnage historique, épouse de Titus Flavius Clemens (petit-cousin de Domitien), exilée par l'empereur pour avoir partagé les sentiments monothéistes de son mari, et devenue, longtemps après sa mort, éponyme d'une catacombe romaine[15]. Les ingrédients du succès furent ainsi réunis : la belle fortune de la Vie d'Eugénie ne s'explique pas autrement.

Culte

Les Itinéraires pour pèlerins médiévaux, en particulier le De locis sanctis martyrum... (VIIe siècle), mentionnent la sépulture d'Eugénie à Rome, dans la catacombe d'Apronianus, sur la Via Latina, où la martyre étaient inhumée « avec sa mère » [16]. Ses restes furent ensuite été déposés dans une chapelle de l'église qui lui fut dédiée sur le côté droit de la Via Latina. Selon le Liber Pontificalis, au VIIIe siècle, les papes Jean VII et Adrien Ier restaurèrent l'église de sainte Eugénie et fondèrent un couvent à proximité.

Sainte Eugénie fut sans doute vénérée dès la fin du Ve siècle. Son culte doit beaucoup, sinon tout, à la création et à la diffusion de sa légende (BHL 2667 et ses dérivés). De Rome, il se répandit en Italie, puis en Gaule et jusqu'en Armorique, où il ne subsisterait plus aujourd’hui en dehors des Côtes-d'Armor. Ainsi, on l’invoque toujours, sous le nom de sainte Tujane, en la chapelle de Corseul, en la chapelle Notre-Dame du Haut Trédaniel, à la fontaine de Morieux, en la chapelle et à la fontaine de Plerneuf.

Durant le Moyen Âge, la sainte est célébrée à la fois en Occident et en Orient, comme en témoignent ses représentations variées dans des églises (mosaïques, sculptures ou encore peintures). Des reliques sont conservées à Varzy (Bourgogne), en Grèce et en Croatie. Au XIIe siècle, Abélard suggère à Héloïse de prendre pour modèle « la bienheureuse Eugénie », qui « revêtit l'habit d'homme, et après avoir été baptisée [...] fut admise dans un collège de moines ». Au XIIIe siècle, elle suscite un regain d'intérêt, figurant dans des légendiers de Barthélemy de Trente, Jean de Mailly et Jacques de Voragine. La date de sa mort ayant été fixée au 24 ou 25 décembre, il était malaisé de la célébrer à cause de la concurrence de la Nativité. Jacques de Voragine trouva une solution en associant le culte d'Eugénie à celui de ses compagnons Prote et Hyacinthe, fêtés quant à eux le 11 septembre[4].

Les pèlerins l'invoquaient pour la guérison des maladies de tête, en particulier des migraines. Les futures mères la sollicitaient aussi pour s’assurer un heureux accouchement. On pouvait aussi brûler un cierge à son intention, la prier et lui offrir des messes. On l’invoque aussi et surtout pour la guérison des dermatoses, plus particulièrement d'eczémas (dermatite atopique), la maladie Sainte Radegonde ou le mal Saint Aragon qui est une maladie de la peau des enfants en bas âge à cause d’une allergie au lactose dès l’allaitement maternel, et aussi la croûte de lait.

Iconographie

Eugénie en moine noir, penchée, peu avant son exécution (Ménologe de Basile II).

Dans le monde byzantin, elle est généralement représentée habillée en femme, comme sur une mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf de Ravenne et, dans la même ville, sur un médaillon découvert dans la chapelle archiépiscopale construite à la même époque, au VIe siècle. Dans le manuscrit byzantin des Xe – XIe siècles Ménologe de Basile II, elle est en revanche représentée sur une enluminure en « moine noir », durant son martyre[4].

Le premier exemple iconographique occidental connu se trouve en France, dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, un lieu de pèlerinage important au XIIe siècle, illustrant ainsi l'ampleur du culte d'Eugénie. La sainte est figurée sur un chapiteau sculpté, daté de 1130 environ : elle porte la tonsure de moine, se tient entre son accusatrice et son juge (son père Philippe) et découvre sa poitrine pour se disculper[17]. Mais ce n'est pas seulement sa poitrine que la martyre romaine dévoile sur le chapiteau de Vézelay : sous les seins, au niveau du ventre, le sculpteur a figuré par creusement (assurément au mépris du réalisme anatomique) un orifice profond qui ne peut représenter qu'un vagin, bien visible entre les deux mains du personnage qui écarte sa tunique comme d'autres femmes sculptées dans les églises gothiques écartent les lèvres de leur vulve, l'exemple le plus frappant étant peut-être un chapiteau du mur nord de la nef de l'église Sainte-Radegonde de Poitiers (XIIIIe siècle), reproduit par Chloé Maillet[4], qui pourtant n'a pas vu que le même geste était déjà esquissé (certes moins agressivement) par l'Eugénie de Vézelay, et qui fait donc fausse route en écrivant : « Eugène-Eugénie se déshabille, mais il-elle montre ses seins, non sa vulve ». Il revient à Kristin M. Sazama d'avoir bien perçu, dès 1995, le caractère proprement génital du geste de l'Eugénie vézelayenne[18] : un geste qui, de la part du sculpteur médiéval, résulte d'une lecture « surexpressive » du récit lui-même, et qui ne demande pas à être interprété comme « apotropaïque », contrairement à une herméneutique moderne assez courante de ce type de représentation.

Dans l'illustration du Miroir historial de Vincent de Beauvais réalisée en 1480, la sainte est montrée se dénudant entièrement lors de son jugement [4].

Autre

Notes et références

  1. Voir Cécile Lanéry, « Hagiographie d'Italie (300-550), I : Les Passions latines composées en Italie », dans Guy Philippart (éd.), Hagiographies. Histoire internationale de la littérature hagiographique latine et vernaculaire en Occident des origines à 1550. Volume 5. Turnhout, Brepols, 2010, p. 15-369, spéc. p. 126-138.
  2. Pascal Boulhol, Anagnorismos. La scène de reconnaissance dans l'hagiographie antique et médiévale. Aix-en-Provence, 1996.
  3. Marie Delcourt, « Le complexe de Diane dans l'hagiographie chrétienne », dans RHR, 153 (1958), p. 1-33 ; John Anson, « The female transvestite in early monasticism : the origin and development of a motif », dans Viator, 5 (1974), p. 1-32 ; Évelyne Patlagean, « L'histoire de la femme déguisée en moine et l'évolution de la sainteté féminine à Byzance », dans Studi Medievali, 3a serie, 17 (1976), p. 597-623 ; Stephen Davis, « Crossed texts, cossed sex : intertextuality and gender in early christian legends of holy women disguised as men », dans JECS, 10/1 (2002), p. 1-36 ; etc.
  4. a b c d et e Clovis Maillet, « Eugène-Eugénie, être transgenre au Moyen Âge », L'Histoire n°476, octobre 2020, p. 64-67.
  5. Marta Sordi a tenté, peut-être avec succès, de sauver l'historicité de Philippe, en proposant de voir en lui le préfet des vigiles Cnaeus Domitius Philippus : « Un martire romano della persecuzione di Valeriano : il prefetto Cn. Domizio Filippo », dans Rivista di storia della Chiesa in Italia, 33 (1979), p. 4-11 ; « Ancora su Cn. Domitius Philippus, praefectus vigilum a Roma e dux in Egitto », dans Edda Bresciani & alii (cur.), Scritti in onore di Orsolina Montevecchi. Bologna, 1981, p. 379-383.
  6. Passio sanctorum Proti et Hyacinthi martyrum, éd. Mombritius, II (1978), p. 397, 37-38.
  7. Sur cette scène de reconnaissance, voir P. Boulhol, Anagnorismos. La scène de reconnaissance dans l'hagiographie antique et médiévale. Aix-en-Provence, 1996, p. 28-30, 60 et 62.
  8. Voir en particulier Les légendes hagiographiques. 3e édition. Bruxelles, 1927, p. 26-28.
  9. H. Delehaye, Les légendes hagiographiques. 3e édition. Bruxelles, 1927, p. 59.
  10. Voir Hippolyte Delehaye, Les Passions des martyrs et les genres littéraires. Bruxelles, 1966 (deuxième édition, revue et corrigée), chapitre III : « Les Passions épiques » (p. 171-226).
  11. Vie de sainte Apollinaria BHG 148, texte publié par James Drescher, Three Coptic Legends. Hilaria — Archelites — The Seven Sleepers. Le Caire, 1947, p. 152-161. La scène d'exhibition est au bas de la p. 159 : « Entrouvrant le haut de sa tunique, elle montra ses seins et dit : "Père, je suis Apollinaria, ta fille !" ». Voir P. Boulhol, Anagnorismos (1996), p. 169-170, n° 2.
  12. Un tel scénario fut imité, sans exhibition mamillaire mais avec avec une suspicion d'inceste sororal, dans la Vie copte de sainte Hilaria, fille de l'empereur Zénon (BHO 279), qui fut traduite en arabe, puis en syriaque et en éthiopien. Texte copte édité par J. Drescher, Three Coptic Legends (1947), p. 1-13. Voir P. Boulhol, Anagnorismos (1996), p. 176, n° 7.
  13. H. Delehaye, Les légendes hagiographiques. 3e édition. Bruxelles, 1927, p. 26 et note 3, semble s'être trompé : dans BHL 2667 (contrairement à ce qui se passe dans l'épigramme de Damase 47, 7, Ferrua p. 192 : Germani fratres animis ingentibus ambo...), Prote et Hyacinthe ne sont pas définis comme des frères biologiques.
  14. Voir Kathryn Ringrose, The Perfect Servant. Eunuchs and the Social Construction of Gender in Byzantium. Chicago & London, The University of Chicago Press, 2003.
  15. Voir Pascal Boulhol & Isabelle Cochelin, « La réhabilitation de l'eunuque dans l'hagiographie antique (IVe-VIe siècles) », dans Memoriam sanctorum venerantes. Miscellanea in onore di Mons. Victor Saxer. Città del Vaticano, 1992 (= Studi di Antichità Cristiana — P.I.A.C. — XLVIII), p. 49-76, spéc. p. 62-63 et 67-68.
  16. De locis sanctis martyrum quae sunt foris civitatis Romae, éd. R. Valentini & G. Zucchetti 1942, p. 107 ou éd. Fr. Glorie, CCSL 175, 1965, p. 318 : Ecclesia quoque sanctae Eugeniae iuxta eam uiam est, ubi ipsa cum matre sua in uno tumulo iacet. Ibi sanctus Stephanus papa cum toto clero suo numero XXVIII martyres dormit...
  17. Chloé Maillet, « Des seins de moine à Vézelay. Eugène-Eugénie, nouvelle image transgenre au xiie siècle », Gradhiva. Revue d'anthropologie et d'histoire des arts, no 28,‎ , p. 220–243 (ISSN 0764-8928, DOI 10.4000/gradhiva.3897, lire en ligne, consulté le ).
  18. Kristin M. Sazama, The Assertion of Monastic Spiritual and Temporal Authority in the Romanesque Sculpture of Sainte-Madeleine at Vezelay. Thesis (Ph. D.). Nothwestern University, Evanston, 1995, p. 152-153.

Voir aussi

Bibliographie

  • Giovanni Battista de Rossi, La Roma Sotterranea Cristiana descritta ed illustrata (6 vol.), Rome, 1864-1877.
  • Liber Pontificalis. Texte, introduction et commentaire par l'abbé L. Duchesne (2 vol.), Paris-Turin, 1886-1892.
  • Bibliotheca Hagiographica Latina, antiquae et mediae aetatis, Société des Bollandistes, Bruxelles, 1900-1901.
  • Bibliotheca Sanctorum (12 vol.), Institut Jean-XXIII de l'université pontificale du Latran, Vatican, Rome, 1961-1971.

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