Domaine d'holomorphie

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En mathématiques et plus précisément en analyse complexe à plusieurs variables, on dit qu'un domaine D C n {\displaystyle D\subset \mathbb {C} ^{n}} (i.e. un ouvert connexe), est un domaine d'holomorphie s'il existe une fonction f {\displaystyle f} analytique dans D {\displaystyle D} et non prolongeable ailleurs.

Dans le cas particulier des domaines plans, cette propriété est triviale[1]. Mais ce n'est plus vrai dans le cas général comme l'explicite le théorème de Hartogs : il suffit par exemple de considérer D = C n { 0 } {\displaystyle D=\mathbb {C} ^{n}\backslash \{0\}} dans lequel toute fonction analytique se prolonge nécessairement à l'espace C n {\displaystyle \mathbb {C} ^{n}} tout entier.

Un domaine D {\displaystyle D} qui n'est pas un domaine d'holomorphie admet une extension holomorphe G {\displaystyle G} . Si de plus f {\displaystyle f} est holomorphe dans D {\displaystyle D} , alors son prolongement à G {\displaystyle G} ne peut prendre que des valeurs déjà prises sur D {\displaystyle D} [1].

Généralités

Domaine d'holomorphie[2]

Un ouvert D {\displaystyle D} connexe de C n {\displaystyle \mathbb {C} ^{n}} est un domaine d'holomorphie s'il n'existe aucun couple d'ouverts ( D 1 , D 2 ) {\displaystyle (D_{1},D_{2})} vérifiant les propriétés suivantes :

  1. D 1 D 2 D {\displaystyle \emptyset \neq D_{1}\subset D_{2}\cap D} ,
  2. D 2 {\displaystyle D_{2}} est connexe et n'est pas contenu dans D {\displaystyle D} ,
  3. Pour toute fonction f {\displaystyle f} holomorphe dans D {\displaystyle D} , il existe une fonction f 2 {\displaystyle f_{2}} holomorphe dans D 2 {\displaystyle D_{2}} (pas nécessairement unique) telle que f = f 2 {\displaystyle f=f_{2}} sur D 1 {\displaystyle D_{1}} .

Un polydisque ou plus généralement un produit de domaines plans est un domaine d'holomorphie.

Théorème

Soit { D i } i {\displaystyle \{D_{i}\}_{i}} une famille de domaines d'holomorphie et G {\displaystyle G} leur intersection. Alors toute composante connexe de l'intérieur G {\displaystyle {\overset {\circ }{G}}} est un domaine d'holomorphie[1].

Domaines holomorphiquement convexes

Enveloppe d'holomorphie

L'enveloppe holomorphiquement convexe d'un ensemble M {\displaystyle M} d'un domaine D C n {\displaystyle D\subset \mathbb {C} ^{n}} (i.e un ouvert connexe), ou plus généralement d'une variété complexe D {\displaystyle D} est par définition :

M ^ O ( D ) = { z D : | f ( z ) | sup M | f | ; f O ( D ) } . {\displaystyle {\hat {M}}_{{\mathcal {O}}(D)}=\{z\in D:|f(z)|\leq \sup _{M}|f|;\;\forall f\in {\mathcal {O}}(D)\}.}

Propriétés

Soit K D {\displaystyle K\Subset D} un compact. On a les propriétés suivantes[3] :

Propriété 1

K ^ O ( D ) {\displaystyle {\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(D)}} est un fermé de D {\displaystyle D} contenant K {\displaystyle K} . De plus,

sup K ^ | f | = sup K | f | ; f O ( D ) {\displaystyle \sup _{\hat {K}}|f|=\sup _{K}|f|;\;\;\forall f\in {\mathcal {O}}(D)} .

C'est-à-dire,

K ^ ^ O ( D ) = K ^ O ( D ) {\displaystyle {\hat {\hat {K}}}_{{\mathcal {O}}(D)}={\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(D)}} .

Propriété 2

Si φ : D D {\displaystyle \varphi :D\rightarrow D'} est une application holomorphe entre deux domaines et K D {\displaystyle K\Subset D} une partie compacte alors :

φ ( K ^ O ( D ) ) φ ( K ) ^ O ( D ) {\displaystyle \varphi \left({\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(D)}\right)\subset {\hat {\varphi \left(K\right)}}_{{\mathcal {O}}(D)}} .

En particulier,

D D K ^ O ( D ) K ^ O ( D ) D {\displaystyle D\subset D'\Longrightarrow {\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(D)}\subset {\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(D')}\cap D} .

Propriété 3

K ^ O ( D ) {\displaystyle {\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(D)}} est la réunion de K {\displaystyle K} et des composantes connexes de D K {\displaystyle D\backslash K} relativement compactes. Ceci découle principalement du principe du maximum.

D'autres classes de fonctions

Il peut s'avérer utile[1] d'étudier l'enveloppe F {\displaystyle F} -convexe d'un compact K D {\displaystyle K\Subset D} relativement à une sous-classe F O ( D ) {\displaystyle F\subset {\mathcal {O}}(D)} de fonctions holomorphes. On la note alors K ^ F {\displaystyle {\hat {K}}_{F}} .

Par exemple si F {\displaystyle F} désigne l'ensemble des fonctions linéaires, on retrouve l'enveloppe convexe au sens géométrique.

Si F = O ( C n ) {\displaystyle F={\mathcal {O}}(\mathbb {C} ^{n})} , on appelle K ^ O ( C n ) {\displaystyle {\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(\mathbb {C} ^{n})}} l'enveloppe polynomiale convexe. On peut également définir l'enveloppe rationnelle convexe de la même manière.

Propriété

Si F F O ( D ) {\displaystyle F\subset F'\subset {\mathcal {O}}(D)} alors K ^ F K ^ F {\displaystyle {\hat {K}}_{F'}\subset {\hat {K}}_{F}} .

Sans précision, on considère l'enveloppe holomorphiquement convexe par rapport au domaine.

Caractérisation

Domaine holomorphiquement convexe[1]

On dit qu'un domaine D {\displaystyle D} est holomorphiquement convexe si : K D K ^ O ( D ) D {\displaystyle K\Subset D\Longrightarrow {\hat {K}}_{{\mathcal {O}}(D)}\Subset D} .

Remarque[3]

Un domaine D {\displaystyle D} est holomorphiquement convexe si et seulement s'il existe une suite { K n } n {\displaystyle \{K_{n}\}_{n}} de compacts dans D {\displaystyle D} tels que[3] :

  • D = n K n {\displaystyle D=\bigcup _{n}K_{n}} ,
  • K n ^ = K n {\displaystyle {\hat {K_{n}}}=K_{n}} pour tout n,
  • K n 1 K n {\displaystyle K_{n-1}\subset {\overset {\circ }{K_{n}}}}
Propriété[3]

Si D {\displaystyle D} est un domaine d'holomorphie et K D {\displaystyle K\Subset D} alors :

d i s t ( K , D ) = d i s t ( K ^ , D ) {\displaystyle dist(K,\partial D)=dist({\hat {K}},\partial D)} .

Théorème[3]

Un domaine est un domaine d'holomorphie si et seulement s'il est holomorphiquement convexe.

Comme application[2], tout domaine géométriquement convexe est un domaine d'holomorphie. Un domaine de Reinhardt est un domaine d'holomorphie si et seulement s'il est domaine de convergence d'une série entière[2].

Pseudo-convexité et plurisousharmonicité

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Références

  1. a b c d et e Boris Chabat, Introduction à l'analyse complexe - Tome 1 : Fonctions d'une variable, Mir, (ISBN 978-5-03-001627-6)
  2. a b et c (en) Lars Hörmander, An introduction to Complex Analysis in several variables, Amsterdam/New York, Van Nostrand, , 2e éd., 213 p. (ISBN 978-0-444-10523-3, lire en ligne)
  3. a b c d et e (en) Jean-Pierre Demailly, Complex Analytic and Differential Geometry (lire en ligne)

Articles connexes

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