Dietrich von Saucken est issu de la famille noble von Saucken et est le fils du conseiller d'État prussien à Oppeln Erich von Saucken (né en 1858) et de son épouse Bertha, née Westphal (née en 1862)[1].
Von Saucken étudie au lycée royal Frédéric à Königsberg et s'engage ensuite en octobre 1910 comme porte-drapeau dans le 3e régiment de grenadiers de l'armée prussienne. Il y devient lieutenant à la mi-juin 1912[2].
Dans la Wehrmacht
C'est en tant que colonel qu'il sert dans la Wehrmacht d'avant-guerre, et il est promu au rang de général de division le . Désigné pour commander la 4e division de panzers à la fin de 1941, il sert plus tard en tant que commandant de l'École des troupes rapides (Schule für Schnelle Truppen). À la fin du mois de , alors commandant en second du III. Panzer Korps, il forme une unité ad-hoc connue sous le nom de « Groupe von Saucken » constituée des restes de plusieurs unités qui ont été laminées par les assauts soviétiques sur le groupe d'armées Centre et d'unités de police déployées en Ruthénie Blanche; dans un premier temps, ce groupe d'une puissance de feu appréciable reçoit pour mission d'éviter la conquête de Borissov, à la demande expresse de Model[3]; le , pressé par le développement des opérations soviétiques, il ordonne l'abandon de la ville[4]. Ce groupement (plus tard le XXXIX. Panzer Korps) essaie de défendre la ville occupée de Minsk, et parvient à garder temporairement un itinéraire de retraite à travers la Bérézina pour des soldats et des unités allemands éprouvés face à des forces soviétiques largement supérieures en nombre.
Dans les derniers mois de la guerre, Dietrich von Saucken conduit la deuxième armée dans sa défense de la Prusse-Orientale et Occidentale, n'ordonnant la capitulation de son armée qu'un jour après la capitulation générale allemande du 8 mai 1945. Après avoir capitulé, Saucken est emmené en captivité en Union soviétique. Il est alors condamné à vingt-cinq ans de travaux forcés, commués ensuite à trente mois. Libéré en 1955, il meurt en 1980 à l'âge de 88 ans.
Dietrich Von Saucken était un officier de cavalerie qui portait couramment le sabre et le monocle. Il personnifiait à merveille les Junkers de l'aristocratie conservatrice prussienne.
Lorsque Hitler lui confie le commandement de la deuxième armée le , il lui ordonne de se placer sous les ordres du Gauleiter de Dantzig-Prusse occidentaleAlbert Forster. Saucken réplique : « Je n'ai aucune intention de me placer sous les ordres d'un Gauleiter ». Il contredit ainsi à tous les usages imposés à ceux qui se trouvent en présence du Führer, n'exécutant pas le salut hitlérien mais le salut militaire, et ne s'adressant pas à Hitler en lui disant Mein Führer. À la surprise de tous, Hitler se contente de répondre : « Très bien, Saucken, vous commanderez donc personnellement »[5].
Anthony Beevor, La Chute de Berlin, Paris, éditions du Fallois, , 492 p. (ISBN978-2-87706-439-2).
Ian Kershaw (trad. de l'anglais), La Fin : Allemagne, 1944-1945, Paris, Seuil, , 665 p. (ISBN978-2-02-080301-4).
Jean Lopez, Berlin : les offensives géantes de l'Armée rouge. Vistule - Oder - Elbe (12 janvier-9 mai 1945), Paris, Economica, , 644 p. (ISBN978-2-7178-5783-2).
Jean Lopez, Opération Bagration : la revanche de Staline (1944), Paris, Economica, , 409 p. (ISBN978-2-7178-6675-9).
Philippe Masson, Histoire de l'Armée allemande. 1939-1945., Paris, Perrin, (ISBN978-2-262-00844-4).
Philippe Masson, Hitler, Chef de Guerre, Paris, Perrin, (ISBN978-2-262-01561-9).