Aller de l'avant

Aller de l'avant
(th) พรรคก้าวไกล
Image illustrative de l’article Aller de l'avant
Logotype officiel.
Présentation
Fondation
(Développement national thaïlandais)

(Phueng Luang)

(Aller de l'avant)
Disparition
Siège 22 Soi Phetkasem 47/2
Bang Khae, Bangkok
Slogans « Avancer pour l'avenir de tous les Thaïlandais, vers un nouvel avenir, progressivement égalitaire. »
ก้าวต่อไป เพื่ออนาคตไทยทุกคน สู่อนาคตใหม่ ก้าวหน้า เท่าเทียม
« Avançons davantage pour que la Thaïlande progresse. »
ต้องก้าวไกล ให้ไทยก้าวหน้า
Positionnement Centre-gauche
Centre-droit
Idéologie Social-démocratie
Progressisme
Néo-libéralisme
Parti attrape-tout
Affiliation continentale SocDem Asia
Adhérents 78 321[1] (2023)
Couleurs Orange
Site web www.moveforwardparty.org
Précédent Nouvel Avenir
(de facto)
Parti du peuple Suivant
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Le parti Aller de l'avant (en thaï : พรรคก้าวไกล ; RTGS : Phak Kao Klai ; en anglais : Move Forward Party) est un parti politique social-libéral thaïlandais, appliquant une stratégie électorale de « parti attrape-tout » cherchant à mobiliser un large éventail idéologique mêlant du marxisme, de la social-démocratie, du néolibéralisme et jusqu’au libéral-conservatisme.

Il est fondé le sous le nom du Parti du développement national thaïlandais (en thaï : พรรคร่วมพัฒนาชาติไทย ; RTGS : Phak Ruam Pattana Chart Thai), puis change son nom en 2019 pour le parti Phueng Luang (en thaï : พรรคผึ้งหลวง). Après les élections législatives thaïlandaises de 2019, il revient sous son nom initial avant d'être rebaptisé Aller de l'avant en pour devenir officiellement le successeur du Parti du Nouvel avenir (en thaï : พรรคอนาคตใหม่ ; RTGS : Prak Anakhot Mai)[2], dissout par la Cour constitutionnelle de Thaïlande en 2020 pour fraude aux règles de financement des campagnes électorales[3].

Remportant le plus grand nombre de sièges aux élections législatives de 2023, le parti ne parvient cependant pas à faire élire son candidat, Pita Limjaroenrat, au poste de Premier ministre, dû au système mis en place par la junte militaire grâce à sa Constitution de 2017, qui prévoit que les deux chambres (Chambre des représentants et Sénat) votent à l'unanimité pour un candidat. Réunis en session de l'Assemblée nationale, celle-ci vote, à la place, pour Srettha Thavisin, membre du Pheu Thai qui, suite à un échec d'une coalition avec Aller de l'avant, en forme une nouvelle avec l'ancienne ayant soutenue la junte militaire[4].

Le , sur demande d'examen de la Commission électorale, la Cour constitutionnelle dissous le parti, et ses membres du comité exécutif bannis de la vie politique pendant 10 ans[5],[6],[7].

143 des députés restants du parti à la Chambre des représentants rejoignent, en réponse, une nouvelle formation politique, le Parti du peuple, avec Natthaphong Ruangpanyawut à sa tête.

Historique

Aux élections législatives thaïlandaises de 2019, le Parti du Nouvel avenir (de facto le prédécesseur d'Aller de l'avant) remporte 87 sièges et plus de 6 millions de suffrages exprimés. En février 2020, la cour constitutionnelle de Thaïlande dissout le parti pour violation des lois sur les financements des partis politiques.

En réponse à cette décision, 55 députés sur 65 élus en 2019 du groupe du Parti du Nouvel avenir prennent la décision de rejoindre le parti Aller de l'avant, ce qui a ainsi entraîné le changement du nom du parti initial ainsi que son logo[2].

Une partie de ses jeunes militants sont issus du mouvement de protestation de 2020-2021[8].

Il arrive en tête des élections législatives thaïlandaises de 2023 avec 38 % des voix (14 millions de voix) et 151 des 500 sièges de députés[9]. Toutefois, le système mis en place par la dictature militaire l’empêche d’accéder au gouvernement[8],[10].

Fin 2023, une pétition de la Commission électorale pour la Cour constitutionnelle accuse le parti d'une tentative de renversement de la monarchie constitutionnelle avec sa proposition de campagne électorale visant à modifier l'article 112 du code pénal thaïlandais[11]. Si Pita Limjaroenrat et Chaithawat Tulathon comparaissent devant la Cour pour un contre-interrogatoire fin décembre 2023, la décision de la Cour est ensuite de nombreuses fois repoussée. Elle tombe finalement le  : le parti est dissous et 10 de ses membres, principalement ses dirigeants, sont bannis de la vie politique et interdits de se présenter à une élection pour 10 ans[5],[12].

Programme

Le parti à la prétention de mettre fin au cycle des nombreux coups d’État militaires que la Thaïlande a connu depuis le coup d’État du qui mit fin au régime d’absolutisme royal. Se fondant notamment sur un clivage générationnel dans un pays à la démographie vieillissante, le Nouvel Avenir promeut ce qu’il considère comme une façon nouvelle de faire de la politique en opposition à une politique marquée par le soupçon de corruption, d’achats de voix et de clientélisme.

Le parti voudrait réduire l’influence politique et économique de l'armée, en proposant notamment de réduire son budget et d'abolir la conscription. Il est par ailleurs l’un des seuls partis évoquant ouvertement une réforme des lois relatives à la royauté, et notamment le crime de lèse-majesté[13](Le parti du Nouvel Avenir et ses leaders Thanathorn Juangroongruangkit et Piyabutr Saengkanokkul avaient été pour leur part contre toute réforme de l’article 112[14].).

Il ne propose toutefois que peu de changements dans les domaines économique et social, sinon une profonde réforme du système éducatif[13] et une réforme libérale du système de protection sociale[15]

Il soutient la légalisation du mariage entre personnes du même sexe[8].

Le parti Aller de l'avant s’est positionné lors des élections générales de 2023 contre la légalisation du cannabis à usage récréatif[16]. Il s’est aligné sur la proposition du parti Pheu Thai qui souhaite relancer la guerre à la drogue[17] qui avait fait rage sous le gouvernement de Thaksin Shinawatra et dont les exécutions extra-judiciaires monteraient à un bilan de plus de 2 800 trafiquants de drogue supposés, dont des innocents victimes de vendettas personnelles[18]. Cette politique de terreur gouvernementale a été considérée par certains comme pouvant relever du crime contre l’humanité[19]

Historique des dirigeants

Chefs

Portrait Nom Dates du mandat
Parti Ruam Pattana Chart Thai
Sakchai Phormtho -
(3 ans, 7 mois et 14 jours)
Sarawut Singhaklangphon -
(10 mois et 25 jours)
Tanaphon Phonyiam -
(2 mois et 10 jours)
Parti Phung Luang
Kongphob Wangsunthorn -
(10 mois et 18 jours)
Parti Ruam Pattana Chart Thai
Tanaphon Phonyiam -
(1 mois et 12 jours)
Parti Aller de l'avant
Rachan Tiyawatcharapong -
(30 jours)
Pimai Ratthawongsa
(intérim)
-
(25 jours)
Pita Limjaroenrat -
(3 ans, 6 mois et 9 jours)
Chaitawat Tulathon -
(10 mois et 15 jours)

Résultats électoraux

Élections législatives

Année Tête de liste Voix % Rang Sièges Statut Gouvernement
SM SP SM SP SM SP
2023 Pita Limjaroenrat 9 535 709 14 233 895 24,27 38,01 1er
151  /  500
Opposition

Élections locales

Gouverneur de Bangkok

Année Candidat Voix % Rang Statut
2022a  Wiroj Lakkhanaadisorn 253 938 9,49 3e Battu

a En 2022, l'élection du gouverneur de Bangkok s'est tenu en même temps que celle du conseil métropolitain de Bangkok.

Année Voix % Sièges Statut
2022a  274 970 11,84
14  /  50
Majorité relative (majorité absolue en coalition)

Annexes

Références

  1. « ข้อมูลสถิติสมาชิกพรรคก้าวไกล », sur Move Forward Party (consulté le ).
  2. a et b Anouk Ampe, « « Moving Forward » prend la suite de Future Forward », sur thailande-fr, (consulté le ).
  3. « Thaïlande: la Cour constitutionnelle dissout le parti d'opposition Nouvel avenir », sur RFI, (consulté le ).
  4. Eugénie Mérieau et Stéphane Corcuff, France Culture, « Série « D'Islamabad à Manille, la démocratie confisquée » : Épisode 3/4 : Thaïlande, la monarchie intouchable » (Audio (58 minutes)), sur radiofrance.fr, .
  5. a et b Gavroche, « THAÏLANDE - POLITIQUE : Le jour du jugement pour Pita Limjaroenrat et le Move Forward », sur Gavroche Thaïlande, (consulté le ).
  6. Clara Grégoire, AFP, « Répression : En Thaïlande, le principal opposant, personnalité la plus populaire du pays, inéligible pour dix ans et son parti progressiste dissous », sur liberation.fr, Libération,
  7. Brice Pedroletti, « Thaïlande : le parti Move Forward dissous pour avoir tenté de réformer la loi de lèse-majesté », sur lemonde.fr, Le Monde, .
  8. a b et c (en-US) « Thailand’s Conservative Old Guard Has Snuffed Out the Popular Demand for Change », sur jacobin.com,
  9. Brice Pedroletti, « En Thaïlande, Move Forward bouscule le jeu politique et s’impose en tête du scrutin législatif », sur lemonde.fr, Le Monde,
  10. Eugénie Mérieau, « Le vol du vote thaïlandais », Le Monde diplomatique, no 839,‎ , p. 12 (lire en ligne)
  11. Gavroche, « THAÏLANDE - POLITIQUE : Jugement le 31 janvier pour Pita Limjaroenrat », sur Gavroche Thaïlande, (consulté le )
  12. AP et AFP, « Thaïlande : Pita Limjaroenrat déclaré inéligible pour dix ans par la Cour constitutionnelle ; son parti dissous », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « Reportage international - Move Forward, le parti qui reflète l'espoir de la jeunesse thaïlandaise », sur RFI, .
  14. (en) Teeranai Charuvastra, « « Seeking political foothold, rights crusaders drop 112 reform » », Khaosod English,‎ (lire en ligne Accès libre).
  15. (en) Move Forward Party, « « Our policies - Welfare and Labor » (programme électoral) » Accès libre.
  16. (en) Francesca Regalado, « Move Forward coalition agrees on cannabis control, puts off lese-majeste », Nikkei Asia,‎ (lire en ligne Accès libre).
  17. (en) Penchan Charoensuthipan, « PM declares new fight on drugs », Bangkok Post,‎ (lire en ligne Accès libre).
  18. (en) Human Rights Watch, « Thailand’s ‘war on drugs’ » Accès libre, .
  19. (en) Kraisak Choonhavan, « Thaksin's 'war on drugs' a crime against humanity », Bangkok Post,‎ (lire en ligne Accès libre).
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