Alfredo Corrado

Cet article ou cette section traite d’une personne morte récemment ().

Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer, en veillant à citer vos sources.

Les biographies pouvant être écrites au présent de narration, merci de ne pas mettre systématiquement au passé les verbes actuellement au présent. L'emploi des mots « mort » et « décès » est discuté sur cette page.
La dernière modification de cette page a été faite le 18 septembre 2024 à 19:58.

Alfredo Corrado
Données clés
Nom de naissance Alfred Ernest Corrado Jr.
Naissance
Altoona (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 80 ans)
Altoona (États-Unis)
Profession Artiste

modifier

Alfred Ernest Corrado Jr., dit Alfredo Corrado, est un artiste américain, né le à Altoona (Pennsylvanie) et mort le dans sa ville natale[1],[2].

Il représente une figure importante pour la communauté sourde en France pour avoir fondé, en 1977, l'International Visual Theatre (IVT), aux côtés du metteur en scène Jean Grémion[3] (1942-2019), et s'être engagé dans le démarrage du mouvement sourd, autrement dit « le réveil sourd »[4],[5].

Biographie

Jeunesse et formation

Alfred Ernest Corrado Jr. naît le à Altoona[2],[6], en Pennsylvanie. Son père est Alfred E. Corrado Sr. et sa mère, I. Dorothy (née Marinella)[6]. Il a deux frères, Michael Louis et John Paul[6].

Après avoir eu son diplôme du DePaul Institute of Pittsburgh en 1961, il assiste à des cours à l'Altoona High School (en) d'où il sort diplômé en 1965 et à l'université Gallaudet (Washington) où il termine également diplômé en 1970[6]. Durant les vacances estivales, à l'université Gallaudet, il est décoriste au National Theatre of the Deaf (NTD)[7],[8], créé en 1967 par le comédien Bernard Bragg (1928-2018).

Carrière

Après avoir eu le diplôme d'université Gallaudet, Alfredo Corrado souhaite y rester travailler au théâtre : il est refusé[8]. Suivant le conseil de David Hays, scénographe, il se joint au Metropolitan Opera, à New York, en tant qu'apprenti-peintre en décors et y reste pendant trois ans[8].

En 1976, accompagné de son interprète ASL Bill Moody, il se rend en France pour travailler dans le cadre du festival au Théâtre universitaire de Nancy, dont il est président du jury[9]. Il y rencontre le metteur en scène français, Jean Grémion, déjà engagé dans une recherche sur le théâtre non verbal[10]. Tous deux fondent, en 1977, l'International Visual Theatre (IVT)[11], installé à la tour du Village du château de Vincennes grâce au soutien du ministère de la Culture et de la Communication[3]. Avec Bill Moody et Jean Grémion y accueille les enfants pour leur apprendre la langue des signes française et, parmi ces enfants, Emmanuelle Laborit, alors 7 ans, écrira plus tard sur son livre autobiographique :

« Le lendemain, il [mon père] m'emmène au Château de Vincennes. Je revois quelques images de ce jour-là. Nous montons des escaliers dans la tour du Village. Nous entrons dans une grande pièce. (…) Je vois Alfredo [Corrado] et Bill [Moody] faire des signes entre eux. (…) Alfredo Corrado est un bel homme, grand, le style italien, les cheveux très noirs, un corps fin. Le visage est un peu sévère, il porte une moustache. Bill a des cheveux mi-longs, raides, des yeux bleus, une « bonne bouille ». C'est quelqu'un de rond, de sympathique. (…) Il y a, là aussi, Jean Grémion, directeur et fondateur du centre social et culturel des sourds qui nous accueille. (…) J'ignorais encore, ce jour-là, que j'allais accéder à une langue grâce à eux (…).
La semaine suivante, mon père me ramène à Vincennes. Il s'agit d'un « atelier de communication parents-enfants ». Il y avait beaucoup de parents. Alfredo commence à travailler avec les enfants, qu'il a fait installer en rond autour de lui. Il montre des signes, et les parents regardent pour apprendre en même temps (…). »

— Emmanuelle Laborit, in Le Cri de la mouette (1994)[12].

Début 1989, il met en scène la pièce Au bout du couloir (At the End of the Hallway) pour le New York Deaf Theater, d'après le roman Le Procès de Franz Kafka, adapté par Didier Flory[13].

En 2024, il est invité d'honneur au Festival Clin d'œil, à Reims, où Julien Bourges présente son film documentaire Alfredo Corrado (2023) retraçant sa vie et sa carrière[14].

Mort

Alfredo Corrado meurt chez lui, le , à Altoona, où il est inhumé cinq jours plus tard au cimetière du Calvaire[1],[2],[6].

Vie privée

À un certain temps, Alfredo Corrado s'est marié avec Julianna Fjeld[6], actrice (née en 1947)[15].

Théâtre

Adaptateur

Comédien

Metteur en scène

Notes et références

  1. a et b (en) Walt Frank, « France hails Corrado for impact on deaf community » Accès libre, sur altoonamirror.com, (consulté le ).
  2. a b et c « Alfred Ernest Corrado Jr. », sur findagrave.com (consulté le ).
  3. a et b Patrice Gicquel, Il était une fois… les sourds français, Paris, Books on Demand, , 206 p. (ISBN 978-2-8106-1306-9), p. 116.
  4. Pascale Gruson et Renaud Dulong, L'Expérience du déni : Bernard Mottez et le monde des sourds en débats, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, , 310 p. (ISBN 2-7351-0827-9), p. 11.
  5. Sylvain Kerbourc'h, Mouvement sourd (1970-2006) : De la langue des signes française à la reconnaissance sociale des sourds, Paris, L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 228 p. (ISBN 978-2-296-55859-5), p. 29.
  6. a b c d e et f (en) « Alfred Ernest Corrado Jr. » Accès libre, sur altoonamirror.com, (consulté le ).
  7. (en) Stephen C. Baldwin, Pictures in the Air : The Story of the National Theatre of the Deaf, Washington, Gallaudet University Press, , 160 p. (ISBN 9781563681400), p. 48.
  8. a b et c (en) Charmaine Letourneau, « The Interview », sur gally70.com (consulté le ).
  9. Patrice Gicquel, Je n'ai jamais rêvé de devenir écrivain, Paris, Books on Demand, , 200 p. (ISBN 978-2322237487), p. 159.
  10. Jean Grémion, La Création d'IVT : Le Théâtre des sourds de Paris, Paris, International Visual Theatre, , 255 p. (ISBN 978-2-9046-4123-7).
  11. Diane Bedoin, Sociologie du monde des sourds, Paris, La Découverte, coll. « Repères », , 128 p. (ISBN 978-2-7071-9315-5).
  12. Emmanuelle Laborit et Marie-Thérèse Cuny, Le Cri de la mouette, Paris, Robert Laffont, coll. « Vécu », , 224 p. (ISBN 2-2210-7673-7), p. 58-60.
  13. a et b (en) « Off-Off-Broadway », New York, vol. 22, no 29,‎ , p. 73 (ISSN 0028-7369, lire en ligne, consulté le ).
  14. « Nous sommes profondément honorés d’accueillir Alfredo Corrado en tant qu’invité d’honneur à notre festival. », sur Instagram, (consulté le ).
  15. (en) « Manuscripts - The Julianna Fjeld Papers, 1970-1993 », sur gallaudet.edu (consulté le ).
  16. « Les Enfants du silence », sur Les Archives du spectacle (consulté le ).
  17. a et b « L.M.S. », sur Les Archives du spectacle (consulté le ).
  18. a et b « L'Avare », sur Les Archives du spectacle (consulté le ).
  19. a et b « Thank’s France », sur theatreonline.com (consulté le ).

Liens externes

  • Ressource relative au spectacleVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Les Archives du spectacle
  • Ressource relative à l'audiovisuelVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Filmportal
  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Deutsche Biographie
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • GND

Annexes

Articles connexes

Filmographie

  • Alfredo Corrado (2023), film documentaire de Julien Bourges.

Liens externes

  • Ressource relative au spectacleVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Les Archives du spectacle
  • Ressource relative à l'audiovisuelVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Filmportal
  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Deutsche Biographie
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • GND
  • icône décorative Portail des arts
  • icône décorative Portail de la culture sourde
  • icône décorative Portail des États-Unis
  • icône décorative Portail de la Pennsylvanie