C'est l'étape la plus longue de cette édition et même depuis 21 ans[1]. Elle traverse les départements du Cher, de la Nièvre et de la Saône-et-Loire, passe par les préfectures de Bourges et Nevers, et par les sous-préfectures de Château-Chinon et d'Autun.
Le final dans le Morvan comprend l'inédit signal d'Uchon (2e catégorie, à 635 m d'altitude), à 18 km de l'arrivée au Creusot, après les côtes de Château-Chinon (3e catégorie, à 534 m), de Glux-en-Glenne (4e catégorie, à 739 m) et de la Croix de la Libération (3e catégorie, à 577 m).
Les échappés roulent fort et creusent un écart avec le peloton, d'autant plus que le maillot jaune (van der Poel) et le 3e du classement général en font partie. Ce qui rend furieux le directeur sportif d'UAE, ses coureurs ayant laissé partir des coureurs trop biens placés. De ce fait, les coéquipiers de Tadej Pogačar, 2e du classement général, se mettent à rouler, quitte à gaspiller leurs forces. La formation italo-émiratie demande de l'aide aux autres équipes, qui refusent en disant que puisque Pogačar est le plus fort (il a dominé le contre-la-montre deux jours plus tôt), c'est à lui et à son équipe de contrôler la course. Seule l'équipe TotalEnergies viendra rouler à leurs côtés, déçue de ne pas avoir pu placer de coureurs dans l'échappée[2].
En jouant le classement de la montagne, Mohorič et Van Moer s'extirpent de l'échappée dans la côte de Château-Chinon et c'est le Slovène qui passe en tête. Les deux hommes poursuivent leur effort et ne sont rejoints que par Jasper Stuyven. Parvenu à créer un écart, le trio franchit la côte de la Croix de la Libération, tandis que Nairo Quintana est lâché par le peloton.
Dans la montée du signal d'Uchon, Mohorič accélère et distance ses deux compagnons. Il passe seul en tête le col, alors que Primož Roglič, qui avait chuté lors de la 3e étape en Bretagne, cède et perd du terrain. Autre favori, Richard Carapaz accélère juste avant le col et s'échappe. Mohorič arrive détaché au Creusot, entrant ainsi dans le groupe des cyclistes ayant remporté une étape sur chacun des trois grands tours. Son malheureux compatriote Roglič arrive avec neuf minutes de retard. Carapaz, lui, voit son attaque réduite à néant puisque le peloton le reprend et termine dans le même temps.